dimanche 14 septembre 2014

Disciples tentés

Quand Rabbi Eliezer était encore enfant, il fit une espièglerie et son père le réprimanda.
« Papa, ce n'est pas ma faute », dit le petit ; « l’instinct méchant m'a tenté et je suis tombé ».
« Apprends de l'instinct méchant comment être fidèle à ton devoir », dit son père.
« Mais papa », dit le petit Eliezer, « l’instinct méchant n'a pas un satan qui le tente pour qu'il transgresse son devoir ».
De la littérature des Hassidim, membres d'un des courants du mysticisme hébraïque, j'ai transcrit aujourd'hui cette nouvelle qui met en évidence comment... dans la lutte entre le bien et le mal qui a lieu dans la vie de chacun... pour « l'instinct méchant » il est plus facile d’être « fidèle à son devoir », parce qu'il n'a pas un perturbateur qui le fasse renoncer à ses résolutions. Au contraire, l'inclination au bien est constamment entravée par le « serpent tentateur », qui cherche de toutes les manières possibles à rendre la vie difficile à ceux qui veulent suivre la voie de la Vérité et de l'Amour.

Ce matin, lorsque je pensais aux différentes façons par lesquelles la tentation cherche à fourvoyer les « voyageurs » engagés dans le trajet de l'existence humaine, est revenu à ma mémoire le verset 6 :66 de Jean : « Dès ce moment, beaucoup de ses disciples se retirèrent et arrêtèrent de marcher avec lui ».
Le fait que, justement dans l'Évangile du maître du langage symbolique, il y ait ce lien entre le nombre considéré comme « marque de fabrique » de l’antéchrist et la « marche en arrière » des disciples... est une « coïncidence » qui, aujourd'hui, a attiré mon attention.
En effet, si on pense que le but du démon est de maintenir les êtres humains dans l'ignorance spirituelle, on peut bien comprendre pourquoi il concentre son action perturbatrice justement sur les « disciples », c'est-à-dire sur les personnes qui... comme on le déduit du mot discipŭlus (connecté au latin discĕre, qui signifie « apprendre »)... sont en train d'apprendre quelque chose de très important pour leur dimension intérieure.
Dans cette perspective, on ne peut pas être surpris par les paroles avec lesquelles Jean raconte la défection de nombreux disciples de Jésus malgré la grandeur des signes surnaturels qu'Il a accomplis et des enseignements qu'Il a prononcés.

En rafraîchissant ce simple principe... c'est-à-dire que le serpent tentateur a intérêt à déranger non ceux qui sont déjà de son côté, mais plutôt ceux qui sont sur la route de la vérité et de la rectitude...  je me retrouve maintenant à penser aux disciples de Swami Roberto :
Eux aussi sont évidemment exposés aux actions de dérangement engagées par l'ennemi de Dieu et par conséquence, ils sont sujets... en paraphrasant les paroles de Jean... « à se retirer et à arrêter de marcher avec lui », comme, hélas, j'ai eu parfois l'occasion de le constater dans ma vie religieuse.
En outre, au cours des années je me suis même trouvé à observer l'espèce de « plan B » que les « sirènes » de la tentation mettent en action quand, après avoir raté leur objectif premier, elles se donnent en tout cas un mal fou pour arriver à obtenir au moins leur « prix de consolation » : attirer le plus grand nombre possible de personnes sur le « raccourci » illusoire de l'incohérence.
Justement celle-ci est en effet l'une des voies préférentielles par lesquelles le prince du mensonge tente de cacher la vérité derrière le « rideau de fumée » de la confusion, et donc l'une des priorités spirituelles des disciples de Swami Roberto qui veulent vraiment être tels, est celle de s'engager à pratiquer la fidélité aux enseignements spirituels du Maître.
C'est seulement en accomplissant ce choix fondamental, qui porte à s'engager avec décision sur la « grande route » de la cohérence, qu'il est ensuite possible de trouver le soutien de la Grâce divine qui, en prêtant main-forte à la volonté humaine, permet de désamorcer tout piège tramé par le mal.

Ainsi, en revenant à la nouvelle des Hassidim d'où je suis parti, ces pensées d'aujourd'hui me suggèrent maintenant un « appendice » où le père adresse également ces mots à l'enfant « espiègle » : « Si tu veux vraiment faire ton devoir dans le bien, et que tu t'appliques au mieux pour être cohérent avec cette volonté, les aides providentielles de Dieu ne te manqueront jamais et elles te prêteront main-forte pour repousser les attaques de l'instinct méchant ».
Il s'agit d'une conclusion qui, évidemment, est aussi valable pour les disciples de Swami Roberto qui, « en déclarant la guerre » à l’incohérence, trouvent les fruits de la Grâce divine décidément à portée de main.



Étape suivante :  Des yeux écarquillés... 

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