Ma rencontre avec Swami Roberto

Copertina del settimanale "Gente", 27.11.81C'était l'été de 1982, quand je vis le visage de Swami Roberto pour la première fois.
Sur la table de la cuisine ma mère avait laissé des pages d'un hebdomadaire qui parlaient des événements extraordinaires attribués au jeune Roberto Casarin, et je commençai à les feuilleter.
J'observai pour quelques instants son visage extatique, avec le regard un peu adressé vers le haut, mais je ne m'arrêtai pas à lire les articles... mémé si, en jetant un coup d'œil aux titres, évidemment ils racontaient des faits éclatants.

Avec l'insouciance de mes 17 ans, et dans l'euphorie de ces jours de fête pour la victoire de l'Italie aux championnats mondiales de football, j'avais d'autres choses dans ma tête.
Certainement, je n'avais pas envie de entendre parler d'un garçon que ma mère déjà me nommait depuis quelques mois, à partir de quand elle avait suivi l'enquête journalistique conduite par Piero Capello pour l'hebdomadaire « Gente ». Elle m'avait dit que Roberto était un jeune extraordinaire, qui recevait les souffrants et qui, à travers la prière, obtenait des guérisons pour les malades... et aussi des grâces matérielles et spirituelles pour ceux qui parlaient avec lui.
« C'est un grand mystique »... insistait ma mère... « et il n'a que deux ans plus que toi », mais selon moi des éloges si grands à un garçon qu'à mes yeux avait un aspect si « étrange » étaient un peu excessifs.
Pendant les années suivantes, je continuai à entendre parler beaucoup de Roberto, et son nom était associé à des rencontres de prière avec une grande foule de participants... à des discours spirituels donnés prés des quelques-uns des plus importants sanctuaires italiens... à des événements inexplicables pour la science.
PerNoiSonoMiracoli
C'était une période où mes êtres chers allaient souvent à Turin, avec quelques amis du village, en participant à des voyages organisés exprès pour rencontrer Roberto. Chaque fois ils rentraient pleins d'enthousiasme, en me vantant les charismes de ce jeune duquel je commençait à connaître l'histoire, même si je restais un spectateur surtout « désintéressé ».
En réalité, j'avais noté que quelques-uns de mes connaissances qui habitaient dans mon village, et que je savais avoir de graves problèmes de santé, après avoir fréquenté les rencontres de prière guidées par Roberto, étaient visiblement mieux, y compris quelques cas que le médecins avaient diagnostiqués comme désespérés.
Quand même, j'avais d'autres choses dans ma tête: les filles, les amis, le sport que je pratiquais au niveau de compétition... les livres à dévorer... et puis j'avais les engagements pressants dus à mon entrée dans le monde du travail.
Une rencontre avec Roberto n'était pas dans mon agenda, non plus quand il y avait des conditions favorables, en considérant qu'il venait souvent à Vicenza et dans des autres villes du Triveneto (des régions du nord-est de l'Italie) pour recevoir le grand nombre de personnes qui voulaient de parler avec lui.
Je savais qu'il allait souvent aussi à Loria (dans la province de Treviso) pour voir ses grands-parents.
- Voilà la traduction de la page en haut): « POUR NOUS CE SONT DES MIRACLES »
J'ai pris une photo - raconte Giorgio Bertano, 40 ans, employé - et sur la plaque est resté imprimé le visage de Jésus.Ma mère était en train de mourir - dit Graziella Dotta, professeur - Les médecins ne donnaient plus d'espérances mais Roberto me dit: Va chez elle et mets sur son cœur ce bout de tissu. Après quelques heures, à la présence de la stupeur des médecins et des présents, elle était complètement guérie.

A Longare (VI), nel 1987Dans mon village l’agitation pour le « cas Roberto » avait commencée quand un groupe de paroissiens, parmi lesquels mes parents, avaient radicalement changé leur vie spirituelle : ils avaient commencé par aller dans de différents lieux de la province de Vicenza pour participer aux rencontres de prière guidés par le « célèbre » jeune de Turin.
Dans les milieux des paroisses, mais aussi dans les familles, dans les cafés et un peu partout, on discutait de « ce » Roberto : ceux qui l’avaient rencontré parlaient de lui comme d’un personnage très important, tandis que la plupart du village le regardaient avec suspicion et le dénigraient.
Quant à moi, au début tout ceci ne m’intéressait pas, aussi parce que depuis quelque temps j’avais effacé le « problème église ».
Roberto… dont mes parents me parlaient beaucoup… restait pour moi tout simplement un aspect différent d’un domaine, celui de la religion, qui avait déçu mon besoin de trouver un sens à l’existence.
Dans mon sentiment personnel, je ne comprenais pas comment on pouvait emprisonner Dieu dans les entraves où le fait de participer à la Messe du dimanche était devenu une référence à exhiber pour démontrer d’être des gens bien… une occasion pour étaler ses plus beaux vêtements… un talisman pour conjurer la colère du ciel… un moyen pour accomplir la routine de ses « devoirs » de fidèle dans un petit village où tous savent tout de tous.

Ma jeunesse, passée en fréquentant avec assiduité les groups de la paroisse, m’avait laissé comme héritage beaucoup de questions en suspens … et ainsi je m’étais petit à petit éloigné de l’église jusqu’à ne plus y penser. Dans mon intériorité je croyais en Dieu, mais je n’arrivais pas à Le reconnaître dans tous les fanfreluches, les mécanicismes et les contradictions sous lesquels l’éducation catholique traditionnelle de mes parents me L’avait présenté.
Je cherchais Dieu surtout sous une forme de Vérité sur laquelle poser mes convictions rationnelles et sur laquelle construire un chemin spirituel, qui ne me demande pas seulement d’adhérer à une foi que je ne sentais pas comme la mienne.
Je n’acceptais pas l’idée d’un Dieu qui ne me donne pas des réponses concrètes.
Ma recherche de la Vérité allait un peu dans toutes les directions, en passant surtout par les textes spirituels, philosophiques et scientifiques : mon terrain d’exploration préféré. Depuis quelque temps les livres de ma bibliothèque personnelle, que je fournissais continuellement des œuvres d’auteurs de différentes cultures, étaient mon point de repère. Je cherchais en effet un fil conducteur au-delà du « mur contre mur » entre les différentes croyances, chacune certaine de posséder la Vérité et d’avoir donc l’exclusivité du salut au détriment des autres… avec toutes les conséquences qui en dérivent.
PregaSulSagrato
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De toute façon, malgré les critiques de la plupart du village qui ne connaissait Roberto que par ouï-dire, ma famille continuait sur son chemin. À mes yeux l’enthousiasme, avec lequel mes parents me parlaient de ce jeune, était exagéré, mais en tout cas je « les laissais faire » car je les voyais sereins.
Entre eux il y avait même plus d’harmonie et quand mon père avait commencé à avoir des problèmes de santé, ils s’étaient adressés à Roberto et les choses avaient commencé à aller tout de suite mieux.


Swami RobertoCertes, ma réticence à m’intéresser à Roberto ne vacillait pas encore. Je ne pouvais même pas considérer la possibilité que ce garçon de Turin, qui n’avait fréquenté que le collège, puisse me donner ce que je cherchais dans mes livres bien aimés et par conséquent je regardais mes parents avec une sorte de compréhension « supérieure ».
À part cela, leur insistance à vouloir me faire connaître Roberto avait été la raison qui m’avait le plus éloigné de l’intérêt pour leurs découvertes spirituelles. J’évitai longtemps cette invitation en éludant de saisir même les occasions les plus propices.

Pendant les périodes où Roberto venait à Vicenza pour recevoir les malades, il arrivait qu’il venait aussi à Monteviale et qu'il restait chez nous, parce que mes parents faisaient partie du groupe de familles qui lui offraient hospitalité. Chaque fois je ne « m’approchais pas » et je me refusais d’annuler les engagements qui étaient en réalité une excuse pour l’éviter. Je l’évitai plusieurs fois… jusqu’au jour où, sans le vouloir, je le rencontrai.
Avec le grand enthousiasme de mes parents, Roberto arriva avec un groupe de personnes qui l’accompagnaient. Je fus frappé par son aspect, encore plus jeune que son âge, et par ses yeux verts qui semblaient voir au-delà de ce qu’ils regardaient…
mais surtout je fus surpris par sa simplicité désarmante.
Je lui dis quelques mots de circonstance et puis je me tins à l’écart. Il était entouré d’une petite foule de personnes qui montraient qu'elles ne voulaient pas perdre un seul de ses mots… qu'elles ne voulaient gaspiller pas un des instants qu’elles avaient pour rester en sa présence.
De mon côté, je continuai à ne pas me rendre compte des attentions qu’on adressait à ce garçon et je pensais qu’à sa place je n’aurais pas supporté un « marquage » si étouffant. J’aurais dit qu’ils étaient tous des « sangsues ».
Quand Roberto s’en alla, je croisai un instant son regard et j’eus l’impression que le sourire qu’il m’adressa comme geste de salut, voulait dire… « à bientôt ».
Voilà la traduction de la légende sur la photo au milieu du post:Turin. Roberto Casarin en prière. Le « nouveau Padre Pio » habite dans le presbytère que le professeur Pietro Zeglio lui a mis à disposition. On attribue au jeune beaucoup de miracles. Mais il dit: « Seulement la prière est importante ».

 Après cette seule rencontre chez mes parents, je ne revis plus Roberto pendant bien des années.
À première vue il ne m’avait pas fait une mauvaise impression… un bon garçon, mais que je ne pensais pas à même de satisfaire mon besoin de spiritualité et donc de réponses.
Mes parents, bien qu’à regret, au fil des années s’étaient résignés à l’évidence que « leur » Roberto ne me regardait pas.
Mais, peu à peu, il commença à me regarder… puisque les « ragots » du village s’étaient intensifiés.
Mes parents étaient soumis à une grêle de critiques de toute sorte… parfois manifestes mais le plus souvent sournoises… à cause de leur choix inacceptable parce qu’à contre-courant. « Ceux-là vont chez le gourou…
ils ont perdu la tête. Qui sait combien d’argent ils se feront soutirer par cet imposteur »…
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Cet acharnement m’embêtait beaucoup, parce que la prolifération de toute sorte de« médisances de parti pris »… me montrait le côté le plus mauvais de la vieille mentalité, à laquelle j’avais déjà voulu tourner le dos quand
j’avais abandonné le milieu de la paroisse.
En outre, les accusations contre Roberto avaient augmenté avec le temps comme conséquence de l’insuccès des manœuvres « diplomatiques » par lesquelles certains paroissiens avaient cherché à ramener « au bercail » les brebis égarées.
On décrivait Roberto comme un monstre et on lui donnait aussi les épithètes de ruine des familles… de manipulateur… de faux prophète… d’histrion… de sataniste… d’escroc de Dieu… et j’en oublie certainement quelques-uns.
Ce qui me frappait était le fait que ceux qui parlaient ainsi, étaient justement les personnes qui ne le connaissaient pas.
Évidemment à Monteviale, dans le cœur de la Vénétie qui gardait toujours sa caractéristique de « Sacristie d’Italie », on ne tolérait pas que quelqu’un puisse avoir une idée religieuse différente.


Voilà la traduction des titres, des sous-titres de cet article: A TURIN ON DIT: C'EST LE NOUVEAU PADRE PIO.Roberto Casarin, 18 ans, originaire de Riese, le village de San Pio X, est protagoniste d'une série de phénomènes extraordinaires - Sur son corps les stigmates paraissent, à ses prières des milliers de fidèles courent - Dit le professeur Pietro Zeglio, un illustre médecin turinois que depuis deux ans étude le « cas »: Les manifestations desquelles j'ai été témoin ne sont pas contemplées par la science et elles ne trouvent non plus une justification à la lumière de la parapsychologie.TOUJOURS EN ÉGLISE - « C'est le nouveau Padre Pio », disent des milliers de fidèles à Turin, hommes, femmes, et pas seulement des représentants des catégories les plus humbles, mais aussi des hommes d'études, des médecins, des théologiens.Il n'a pas été facile, pour le chroniqueur, de recueillir des nouvelles sur la vie et l'activité de Roberto Casarin (ceci est le nom du mystérieux jeune homme de dix-huits ans), parce que ceux qui suivent son activité et participent à ses prières ont étendu une réserve impénétrable sur ces nouvelles.A la fin, détruit le mur de la méfiance, nous avons pu focaliser mieux ce personnage spécial qui certainement fera beaucoup parler de lui..LA PAROLE DU SAVANT - Turin. Le professeur Pietro Zeglio, professeur de Médecine et d’hygiène du travail à l’Université de Torino, depuis deux ans suit l'activité et les phénomènes dont Roberto Casarin est protagoniste. « Quelques-unes de ces manifestations », dit l'homme d'études «prennent une telle importance qui m'induit à les considérer, sans demi mesure, comme la projection de forces supraterrestres »


TrissinoEn réalité ce fut justement cette campagne diffamatoire qui me poussa à vouloir y voire plus clair. D’un côté beaucoup de personnes criaient au monstre et de l’autre je constatais que le fait de fréquenter Roberto avait fait beaucoup de bien à mes parents.
Jour après jour je voyais que leur choix si contrarié, avait apporté avec lui des fruits incontestables : mes parent manifestaient une sérénité qu’auparavant ils n’avaient pas et une plus forte foi en Dieu, sans faire de dommage au portefeuille.
Je commençais ainsi à sympathiser avec leur « cause », parce que j’étais frappé par le courage et la cohérence avec lesquels ils avaient su continuer sur leur chemin, animés d’ une détermination qui ne s’était affaiblie même pas devant une hostilité incroyable.
Un jour j’ouvris un livre de Roberto que depuis beaucoup de temps je voyais sur la table de chevet de ma mère.
Je ne savais pas encore précisément ce que Roberto enseignait et je me souviens avoir pensé : « Voyons un peu pourquoi les personnes en veulent tellement à lui. »
Je lus ces pages d’un seul trait et, à ma grandes surprise, je découvris toute une série de réflexions lucides et profondes, qui touchaient justement les sujets que j’avais à cœur, mais d’une manière totalement différente par rapport à ce que j’avais connu jusqu’à ce moment dans ma recherche personnelle, une exploration spirituelle et intellectuelle qui m’avait laissé profondément insatisfait.
Dans certains passages du livre Roberto abordait avec clarté justement les contradictions qui avaient causé mon abandon de la pratique religieuse catholique. D’autres pensées mettaient le doigt sur la plaie… c'est-à-dire qu’elles mettaient en pleine lumière quelques caractéristiques « sensibles » de ma façon de vivre et de penser.
Dans ce seul livre je trouvai concentrées des occasions de réflexion et des réponses que mes nombreuses et longues lectures ne m’avaient pas données : on l’aurait dit un livre « magique ».

periodicocristonelluomorid1Je demandai à ma mère si elle avait encore des matériaux et je fus surpris en apprenant qu’elle n’avait que quelques fascicules d’un hebdomadaire et des audiocassettes qu’elle avait enregistrées très simplement. Je lus donc les fascicules de l’hebdomadaire « Christ dans l’homme » qui parlaient de l’Église que Roberto avait fondée et j’écoutai les enregistrements de quelques-uns des discours qu’il avait tenus à Lourdes, à Leinì, et en différents lieux de la Vénétie…

Sa voix indéfinissable cette fois me frappa.
J’entendis des concepts limpides, des paroles vraies, des prières inspirées qui parlaient le langage du cœur. J’aurais aimé voir des vidéocassettes… mais ma mère n’avait pas de caméra.
En peu de temps je compris que les enseignements spirituels de ce jeune étaient vraiment le trésor que j’avais cherché inutilement pendant tant d’années : et jamais, je n’aurais pensé le découvrir juste chez moi… grâce à
deux personnes simples comme mes parents.
Mes « pérégrinations » à la recherche d’une pensée spirituelle qui puisse me donner des réponses claires et convaincantes, trouvaient un point d’abordage, à peu dire inattendu et surprenant, dans les paroles de ce garçon qui m’avait regardé de la couverture de « Gente » 13 ans auparavant : ce garçon que j’avais pratiquement ignoré dans la seule occasion où je l’avais vu de mes yeux.



chiesetta8Je participai pour la première fois à une prière célébrée par les Ramia à Arso, dans la province de Vicenza, juste le jour où mon père reçut le baptême à Anima Universale.
Ma décision de l’accompagner fut une surprise grande et très agréable, même si déjà depuis quelques mois ma mère et lui s’étaient aperçus que j’étais en train de m’approcher de la réalité de Roberto.
Ce jour fut vraiment spécial pour moi: non seulement le baptême de mon père coïncida avec ma nouvelle participation à une cérémonie religieuse… mais ce fut à l’occasion d’une célébration pendant laquelle je me sentis à mon aise dès le premier moment : soudain s’écroula le mur de réticence provoqué par le souvenir de toutes les Messes, auxquelles j’avais participé dans ma jeunesse seulement pour être présent.
Ce jour marqua ma réconciliation avec la pratique religieuse.
Dès lors je sentis à nouveau la nécessité de participer à ces prières « différentes », pendant lesquelles les réflexions et les méditations des Ramia qui célébraient, m’enrichissaient de contenus.
Tout ceci provoqua parallèlement à l’intérieur de moi un processus irrésistible, qui me permit de réexaminer chaque aspect de l’existence d’une manière différente.
Je ne tardais pas longtemps à faire une découverte qui bouleversa complètement ma vie : je ressentis naître en moi la vocation de servir le Seigneur dans mon prochain, et je vis clairement que je pouvais réaliser cette aspiration en embrassant le sacerdoce d’Anima Universale.
Avec cette « révolution » dans mon cœur j’allai à Leinì pour rencontrer personnellement Roberto encore une fois.
Des années s’étaient écoulées après ce jour à Monteviale, pendant lequel je l’avais vu sans vouloir réellement le connaître. Enfin le moment était venu, où je désirais de m’approcher de lui, pour le rencontrer vraiment.

volto1J’assistai pour la première fois au darshan de Swami en été de 1996.
Arrivé très tôt à Leinì, j’étais tout de suite entré dans l’église (à ce temps-là il n’y avait pas encore le Palatenda) pour prendre place au premier rang.
La longue attente avant la prière s’envola littéralement : mes réflexions étaient déjà projetées vers les moments que je me préparais à vivre.
À un certain moment Roberto entra et, pendant quelques moments, il observa les présents en s’arrêtant de temps en temps pour regarder quelqu’un plus intensément… jusqu’au moment où son regard se tourna vers moi.
Je vis ses yeux transparents et intenses me caresser… et je me retrouvai immergé dans la paix profonde de toute pensée, en éprouvant la sensation qu’ à ce visage radieux je ne pouvais cacher aucun secret.
Il parla quelques minutes aux nombreuses personnes qui l’écoutaient, mais mon étonnement fut grand, quand je réalisai que ses paroles mettaient à nu dans les détails les plus petits de ma façon de vivre et de penser.
Il parlait à tous, mais en fait c’était comme s’il parlait seulement pour moi. Évidemment les personnes ne pouvaient pas savoir qu’il touchait des traits si précis de mon âme… qu’il parlait de mon intériorité, même si je n’avais jamais confié à personne mes intimes aspects spirituels.
À la fin de la prière je sortis de l’église en sachant que rien ne pouvait plus être pour moi comme auparavant.

Fiori

(Une période jamais terminée dans mon cœur)

C’était l’automne de 1996 et depuis quelques jours mon père Vasco était rentré à la maison. Il n’y avait aucune issue pour guérir d’un cancerau cerveau et les médecins de l’hôpital avaient consenti à notre demande de le laisser s’éteindre où il était né.
Désormais il ne reconnaissait plus personne. Son regard était terne, son expression absente… de sa bouche ne sortaient plus des paroles avec un sens, mais seulement des sons incompréhensibles et de plus en plus faibles.
SwamiRoberto97Un soir où j’étais rentré tôt de mon travail pour aider ma mère à l’assister, je m’approchai de son lit en prenant une photo de Roberto entre mes mains ; j’adressai quelques mots à mon père en parlant comme on peut parler à quelqu’un qui, les yeux mi-ouverts, est dans un monde à lui.
« Sois tranquille, tu sais que Roberto t’aide ».
Je vis ses yeux étinceler, tout à coup animés, à tel point que je restai quelques secondes en silence.
Ensuite j’ajoutai : « tu as compris qui c’est ? »
« Roberto ! », me répondit-il résolu.
Pendant de longues secondes je fus à bout de souffle… comme entraîné par la surprise éprouvée en l’entendant articuler clairement ce nom.
« Roberto ! » fut le dernier mot qu’il prononça consciemment avant de retomber dans l’état de torpeur impénétrable qui l’enveloppa jusqu’au moment où , quelque temps après, il nous laissa.
Les dernières semaines de mon père furent bien différentes qu’on ne pouvait s’attendre ; dans un cas pareil il y a des douleurs lancinantes, mais il n’avait jamais accusé des douleurs particulières et sa tranquillité avait aidé toute la famille qui l’assistait à être sereine.
Nous nous étions rendus compte que la maladie avait eu une évolution tout à fait différente de celle que les médecins avaient prévue ; ce n’était certainement pas la première fois que ceci arrivait : en effet déjà précédemment il y avait eu des évolutions inattendues après que mes parents s’étaient adressés à Roberto.
Les problèmes de santé de mon père avaient commencé beaucoup d’années avant, quand il avait soudain ressenti des problèmes à la vessie, que les médecins disaient être de nature tumorale. En famille on s’était très préoccupé, mais ma mère et lui avaient réagi avec courage et confiance en demandant immédiatement l’aide de ce jeune mystique de Turin, dont ils parlaient souvent. Je n’avais pas partagé leur élan, mais j’avais constaté que peu de temps après la santé de mon père allait considérablement mieux et qu’il pouvait vivre normalement.
Ensuite Vasco subit une nouvelle maladie grave : ce fut en ce moment que je dus me rendre compte personnellement de ce que je ne pouvais expliquer. Mon père avait commencé à avoir une toux persistante, de la fièvre qui ne passait pas en plus d’un dépérissement de l’organisme qui nous faisait penser au pire. Les premières analyses montraient une tumeur non plus de la vessie, mais des poumons ; de but en blanc nous avons dû attendre avec une grande inquiétude les examens suivants pour comprendre la gravité réelle de la maladie.
Je vécus ces moments avec une grande difficulté, parce que je ressentis soudain le poids accablant de toutes les choses que je n’avais jamais su dire à mon père et pour lesquelles je risquai de ne plus avoir le temps. Sa mort aurait déchiré irrémédiablement une partie de moi en me laissant en proie aux regrets.
De toute façon, dans la douleur de cette situation, ma mère avait encore une fois demandé l’aide de Roberto et je l’avais vue tout de suite soulagée pour ce qu’on lui avait dit : « Le médecin vous dira qu’il n’y a plus d’espoir, que la tumeur a attaqué les deux poumons et qu’on ne peut l’opérer, que Vasco n’a plus que deux ou trois mois à vivre… mais vous, ne vous résignez pas ! Unissez-vous à mes prières et vous verrez qu’il se remettra et qu’il pourra encore travailler dans ses champs ».
Au début j’avais écouté ces paroles avec méfiance, même si je m’efforçais de ne pas manifester mes perplexités.
Cependant, quand j’allai chez le médecin pour connaître le résultat des examens, il arriva un fait auquel je ne m’attendais pas du tout. J’entendis les paroles exactes que Roberto avait dites à ma mère.
Je me trouvai dans une situation paradoxale : plus le médecin utilisait les mêmes implacables expressions qui ne laissaient pas d’espoir : « tumeur des deux poumons … inopérable… il pourra vivre deux ou tout au plus trois mois »… plus je commençai à percevoir la force qui évidemment soutenait déjà ma mère, parce que, malgré la confirmation d’une situation complètement compromise, je savais que les dernières paroles de Roberto étaient une porte grande ouverte à l’espoir : « il travaillera encore dans ses champs ».
Devant moi je vis avec clarté l’étonnement du médecin : il ne comprenait pas la réaction de confiance et de sérénité croissantes qu’il voyait apparaître sur mon visage. Il ne concevait pas comment je pouvais être encouragé par la claire sentence de mort qu’il était en train de me communiquer.
Ce qui arriva pendant les jours suivants fut encore plus inexplicable : mon père mit les tricots bénis par Roberto et il commença soudain à aller mieux. Tout à coup disparurent la toux énervante qu’il avait depuis des mois, et la fièvre. Devant nos yeux il recouvra le teint sain que nous connaissions.
Ce changement fut vraiment rapide et évident : nous ne voulions pas le laisser aller à l’hôpital pour la chimiothérapie qui nous semblait inutile, mais Roberto insista pour nous faire suivre scrupuleusement les indications des médecins chose que nous avons fait. « Curieusement », les thérapies ne causèrent pas d’effets collatéraux : quelques mois après mon père put travailler encore dans ses champs et il passa une des plus belles périodes de sa vie.
Même mon rapport avec lui devint plus intense, car le drame évité m’avait tellement bouleversé que je pus m’ouvrir avec lui comme je ne l’avais jamais fait pendant les trente années précédentes. J’arrivai enfin à lui dire ce que j’avais dans mon cœur.
Un an … oui … un an que nous avons considéré comme un an de vie dont le Ciel avait fait don à mon père. Je le répète : le meilleur, le plus intense qu’il a vécu.
Ensuite arriva malheureusement la troisième tumeur, cette fois au cerveau.
De manière pour moi surnaturelle il ne s’aperçut pas de ce qui était en train de se passer. Il glissa en peu de temps dans un état d’absence complète et au même moment je découvris que j’avais profondément changé. Avec ma famille je pus faire face à la perte de mon père avec un sentiment de gratitude sereine et complète… parce qu’il n’avait pas souffert et qu’on lui avait permis de vivre bien plus longtemps que prévu. En outre il avait vécu ce laps de temps donné par le Ciel avec une paix intérieure qu’il n’avait jamais connue auparavant.
Lui, le premier, et nous tous de la famille savions qu’un protagoniste, discret et toujours présent, lui avait donné cette grâce extraordinaire.
« Roberto »… ce nom prononcé par mon père, avait accompagné le dernier éclat de lumière que j’avais vu dans son regard …. ce nom qui depuis quelque temps était devenu important pour moi aussi.

Vasco_Roberto
Mio papà Vasco, con Swami Roberto.
Cette photo me parle beaucoup. Elle a été prise quand je ne connaissais pas encore Roberto, mais mon père était déjà en train de m’indiquer le chemin à suivre

angeloAu début de l’été 1996 il avait fait très chaud pour moi et non seulement du point de vue du climat.
Après avoir rencontré de nouveau Roberto, j’avais commencé à parcourir régulièrement la route Vicenza – Leinì pour participer à ses rencontres de prière. Seulement quelques mois après avoir découvert la pensée d’Anima Universale, je m’aperçus qu’avec le temps la vocation que je sentais dans mon cœur devenait de plus en plus forte. Je percevais que cet appel surgissait du plus profond de moi avec une force irrépressible, qui « explosa » littéralement, en effaçant tous mes projets précédents.
Dieu, que jusqu’à ce moment-là j’avais relégué dans un coin, devint le cœur de ma vie. Peu à peu je Le connaissais de plus en plus profondément à travers ces enseignements spirituels qui donnaient une réponse à toutes mes questions.
Les nombreuses attentes, qui avaient rempli mon existence jusqu’à ce moment-là, devinrent privées de tout sens : je ne trouvai plus de signification dans les alléchantes perspectives professionnelles que j’avais acquises.
Je vis clairement que mon avenir était dans cette Église chrétienne qui correspondait parfaitement aux aspirations de mon âme : je décidai ainsi de manifester aux Ramia ma volonté de devenir prêtre d’Anima Universale.
Je commençai ainsi une période de préparation à la vie monastique : tous les week-end j’allais à Leinì pour rencontrer les Ramia qui suivaient mon parcours d’approfondissement de la Connaissance ramirique. J’eus l’occasion de désaltérer mon esprit : je passais des journées pleines de découvertes, de réflexions et de surprises intérieures. On me guida dans l’exploration de terres inconnues et les horizons de ma compréhension s’ouvrirent.
En même temps, au fur et à mesure que mes connaissances du village, dans le milieu du travail et de mes « amis », apprenaient ma décision de changer de vie… l’attitude envers moi changea radicalement. « Mais comment ? Es-tu devenu fou ? Tu renonces à tout pour suivre ce guru de Leinì ? ». Je vis la totale volte-face d’un grand nombre de personnes qui m’avaient estimé et apprécié et qui, de but en blanc, me regardaient de travers en me montrant leur embarras, leur gêne et leur désapprobation… parfois même leur suffisance. Pendant cette période j’appris à connaître à mes dépens les piques des préjugés les plus aveugles.
En tout cas… je comprenais un peu leur gêne envers moi. A leur place j’aurais peut-être réagi de la même manière. Au fond, je pensais, ce n’est pas étonnant qu’une nouveauté cause de la méfiance en ceux qui ne font rien pour dépasser les préjugés. Il est évident aussi que c’est toujours plus facile d’être du côté de la majorité, pour ne pas se sentir exclus, ou par opportunisme.
Je me rendais compte que, si j’avais tout quitté pour devenir prêtre catholique, moine franciscain ou même un lama bouddhiste, j’aurais eu beaucoup d’éloges pour mon choix courageux et difficile. Au contraire, la « cause » que j’avais voulu embrasser, était erronée de parti pris aux yeux de ceux qui n’avaient pas une information à 360°.
Au-delà de tout, la nouvelle situation ne me poussait pas à changer mes projets. J’étais certain que la vérité n’était pas celle dont on parlait dans les cafés, car la réalité que j’avais connue directement n’avait rien à faire avec ce qu’on disait de Roberto de quelques chaires ou dans certains journaux de province.
Dès que j’avais commencé à approfondir la réalité spirituelle de Roberto, j’avais (déjà) compris avec clarté que, justement à cause de son originalité novatrice, elle ne pouvait avoir ni l’approbation ni l’applaudissement du monde. Mais c’était vraiment là la pensée spirituelle que je cherchais depuis toujours… une pensée logique, nouvelle et cohérente qui dénonçait les contradictions et les hypocrisies de la mentalité commune. Elle me présentait en outre un christianisme concret, que je voulais vivre pleinement.
En effet, je n’avais jamais cherché seulement une doctrine théorique, mais j’aspirais à un enseignement spirituel qui puisse m’indiquer la manière de transformer mes découvertes intérieures en vie vécue, loin des lieux communs et des apparences. C’était justement la pensée de Roberto qui me montrait enfin une voie claire pour donner des contours réels à un concept de spiritualité que je n’avais jamais pu mettre en pratique jusqu’à ce moment-là.
Maintenant que la dimension spirituelle s’entrouvrait devant moi avec une si grande telle) évidence, je voulais tout simplement vivre en elle, sans me limiter à être le spectateur de ma vie.
Je voulais faire tout mon possible pour servir le Seigneur dans mon prochain... pour apprendre à reconnaître de plus en plus la sacralité de la vie sous toutes ses formes. Je voulais aussi croître dans la capacité de respecter la dignité qui est la même dans chaque être humain... pour mûrir un engagement concentré à mettre tous les jours en pratique l’Amour envers Dieu et pour aider les autres à découvrir ce que moi j’avais découvert.
Quelques minutes après minuit du 11 janvier 1997 je réalisai ma vocation, en me consacrant à la mission sacerdotale d’ Anima Universale et en entrant dans la communauté monastique de Leinì. Depuis lors, le Seigneur a comblé ma vie de trésors spirituels bien plus grands que je ne pouvais ni penser ni espérer : les paroles de Swami Roberto sont en effet les rayons de soleil qui me guident constamment sur le chemin de l’Amour.
Chacun a son parcours dans la vie…
J’ai trouvé le mien... et j’en remercie Dieu.


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