Les questions de

Je vous résume aujourd'hui la conversation que j'ai eue avec Giuseppe, un jeune venu à Anima Universale pour la première fois : 

Qu'est ce que signifie « Ramia »?
Ramia est l'appellatif de nous, les moines d'Anima Universale. Les lettres de ce mot contiennent en synthèse notre projet de vie et notre mission spirituelle: Rispetto (Respect), Amore (Amour), Misericordia (Miséricorde), Impegno (Engagement), Altruismo (Altruisme).

Comment se déroule votre journée?Le temps de notre vie dans le monastère se déroule selon le service spirituel au bénéfice des fidèles... la prière... les différentes fonctions communautaires.
En plus de la mission typiquement pastorale, nous nous occupons de la réalisation des publications, des peintures, des œuvres musicales et multimédiales... nous travaillons à l'entretien et pour la décoration des structures d'Anima Universale... et aussi pour cultiver la terre, dans l'esprit de Ora et labora (Prie et travaille).
En outre, nous agissons souvent aussi au dehors de nos Monastères, en suivant personnellement les initiatives de solidarité dont Anima Universale s'occupe dans les différents lieux du monde, en collaboration avec des Institutions religieuses et laïques.

Pourquoi le nom "Anima Universale"?
Parce-que nous aimons définir ainsi la Mère Divine, c'est à dire la Grande Âme qui embrasse maternellement chaque être vivant.
Notre Église chrétienne Lui est dédiée, dans la volonté d'accueillir et d'aider tout le monde indépendamment de la différente croyance religieuse.
C'est pourquoi nous promouvons la recherche d'une transversalité de valeurs positives qui fasse rencontrer les différences, en unissant les êtres humains sous l'unique ciel de Dieu.

Alors vos Centres sont-ils ouverts à tout le monde?
Oui, afin que tous puissent participer à nos activités, en fréquentant librement les fonctions religieuses selon leurs exigences spirituelles.
En outre, dans nos Centres il ne manque non plus la présence de personnes athées qui désirent se confronter et dialoguer avec notre réalité spirituelle.

En quoi croyez-vous?
Nous sommes monothéistes et nous nous adressons à l'unique Dieu à travers le Christ, forme visible de Son Amour.
Nous croyons à la sacralité de la vie sous toutes ses formes et à l'importance de la recherche de tout ce qui peut faire évoluer l'intériorité d'une personne vers l'Amour divin, à travers la redécouverte de valeurs universelles comme la rectitude, l'honnêteté, la charité, la fraternité...

En quoi consiste votre culte?
Le culte au Seigneur est pour nous tout ce que chacun peut exprimer de jour en jour avec bonté et charité, sûr que le premier temple de Dieu est la conscience de l'être humain... et qu'aimer Dieu signifie de Le servir en chaque être vivant, surtout dans les marginaux.
Dans les Centres d'Anima Universale se déroulent les rencontres de prière et méditation, comme expression liturgique de l'Amour envers Dieu, du respect de la sacralité de la vie et du désir ardent de l'évolution de chaque individu.
Mais pour nous ce sont "culte au Seigneur" aussi les conférences sur la spiritualité, le dialogue interreligieux, les activités artistiques et récréatives... et en général toute forme par laquelle il est possible de progresser vers le même but: la nourriture de l'intériorité de la personne... la croissance de l'esprit de fraternité à l'égard du prochain... le développement des principes d'Amour pour la vie et pour Dieu.

Et le Darshan? De quoi s'agit-il?
Le mot Darshan a une signification très spirituelle et une origine très ancienne que nous retrouvons, avec des sens différents, tant dans la culture hindoue que dans la culture hébraïque.
En sanscrit Darshan dérive de la racine dṛś «voir» et signifie «vision du divin». Dans la religion hindoue on peut recevoir le Darshan, la bénédiction de Dieu, directement par Sa présence spirituelle dans un temple, ou par un Maître incarné, (Avatar). Le Darshan est un événement qui arrive principalement sur le plan de la conscience, par une interaction profonde avec le Maître, qui facilite l'élévation spirituelle recherchée par le disciple.
La parole hébraïque Darshan (en araméen Darosha) dérive du verbe DRSH qui signifie «interpréter, expliquer l'écriture». Son utilisation est réservée exclusivement à un contexte religieux. Le Darshan était le prédicateur et enseignant de la Torah, qui souvent avait le titre de rabbi «Maître».
À Anima Universale le Darshan c'est la rencontre avec Swami Roberto, le fondateur de notre Église.
Pendant son Darshan, Swami Roberto accueille les demandes d'aides que les fidèles gardent dans leur coeur, et il lit dans leur âme les souffrances, les prières, les aspirations spirituelles les plus profondes.
Ceux qui vivifient avec la dévotion leur « voir », reçoivent pendant le Darshan la bénédiction de Swami et ils illuminent leur dimension intérieure à la lumière de ses enseignements spirituels.

Quelles sont les règles que les personnes qui fréquentent Anima Universale doivent respecter?
Etant donné le respect des règles normales de la société humaine, il n'existent pas des règles ni d'interdictions particulières pour ceux qui fréquentent nos Centres.
Vivre Dieu est un acte de volonté et de conscience individuelle, plus qu'un devoir ou une adhésion inconditionnée à des règles standard que sa spiritualité n'a pas fait mûrir du point de vue individuel.

Comment vous soutenez-vous?
À Anima Universale il n'existent pas de tarifs. Notre Oeuvre se soutient grâce à la Divine Providence - qui se manifeste par les offrandes des personnes qui fréquentent nos centres - et grâce aussi aux fruits de notre travail personnel.
Les offrandes reçues sont utilisées pour l'expansion de cette Oeuvre spirituelle et pour le soutien des Ramia. En outre, on affecte une partie des offrandes aux bonnes oeuvres d'autres Institutions religieuses et laïques qui soulagent la souffrance, la pauvreté et les difficultés sociales.


LES QUESTIONS D’UN ÉTUDIANT

Aujourd'hui j'ai rencontré un étudiant qui m’a posé quelques questions.
Je résume pour vous ma conversation avec lui :
Cristo nell'Uomo
Quand a commencé Anima Universale ?
Anima Universale a commencé en vérité le 9 avril 1963 avec la naissance de Swami Roberto, le porteur de la pensée spirituelle ramirique.
Du point de vue formel, l’Église Anima Universale a commencé à se constituer en 1984 avec la fondation de l'Association "Cristo nell'Uomo" (« Christ dans l'Homme »), née pour donner une forme juridique à la réalité constituée par l’ensemble des personnes qui se réunissaient pour participer aux prières guidées par le jeune Roberto.
Ensuite quelques-unes de ces personnes se sentirent la vocation de consacrer leur vie au Seigneur en embrassant la voie du sacerdoce chrétien-ramirique ; c’est ainsi que l’Église Anima Universale commença petit à petit à prendre sa forme définitive.

Qui sont les
ramiriques?
Ce sont toutes les personnes qui se reconnaissent dans cette voie spirituelle et qui l’embrassent pleinement par le Baptême, parce qu’elles acceptent Anima Universale comme leur Église.
Anima Universale est donc l’Église des chrétiens-ramiriques.
Il y a aussi des sympathisants qui suivent Anima Universale avec amour et enthousiasme, même s’ils ne se sentent pas motivés pour recevoir le Baptême ramirique. Ce sont des personnes qui pensent utile pour leur croissance spirituelle de participer à nos rencontres de prière ou à nos initiatives de bénévolat, mais surtout de se confronter avec une pensée spirituelle différente de la leur.
Á Anima Universale les valeurs de l’amitié et du respect humain dépassent aussi les différences théologiques et elles permettent de travailler ensemble pour chercher ce qui unit plutôt que ce qui divise.

Comment considérez-vous les autres religions ?

Á partir de l’évidence que chaque individu a sa conscience particulière et sa condition spirituelle spécifique, il faudrait reconnaître à chacun le droit d’exprimer la forme de culte qu’il perçoit comme la plus en accord avec son être.
On ne respecte pas toujours ce droit fondamental de la personne. L’histoire et l’actualité aussi montrent que les guerres de religion et l’intolérance naissent souvent de ceux qui ont de la peine à admettre que les bons et les justes sont tels, quelle que soit leur religion.
Au contraire je pense que, quand le fidèle est sincère et cohérent, toute religion peut être un parcours pour arriver à Dieu, à la condition qu’il s’agisse d’une religion qui enseigne à respecter et à défendre le caractère sacré de la vie et donc à aimer le prochain.
C’est pourquoi Anima Universale respecte toute foi et ouvre ses portes vraiment à tous, même à ceux qui, tout en ne croyant pas, vivent avec honnêteté et pratiquent le respect et la solidarité et sont par conséquent proches de Dieu, peut-être sans le savoir.

Vous êtes donc favorables à l’œcuménisme ?
Oui, même entre ceux qui ne pensent pas de la même manière. Quand on limite l’œcuménisme au plan strictement théologique, on s’arrête sur des concepts de « tolérance » plutôt que de « respect », de « patience » plutôt que de « collaboration ».
Au contraire, l’Œcuménisme pratiqué par Anima Universale est fondé sur la valeur intrinsèque de chaque âme humaine... sur la relation de la conscience individuelle avec Dieu... sur la capacité d’aimer, de souffrir et de partager qui sont propres à chaque personne. C’est la voie pour faire passer enfin la spiritualité avant la religiosité, en dépassant les différences, l’hostilité et les ostracismes.
Je crois que le concept de spiritualité ne peut qu’être universel, dégagé de fermetures et partialité, capable de considérer les éventuelles différences d’opinion comme une opportunité de croissance à développer grâce au dialogue et non comme une source de préjugés et de violences.
En outre, l’œcuménisme authentique ne doit pas être confondu avec la « fraternité » facile entre ceux qui pensent de la même manière. Si on parle d' œcuménisme entre chrétiens uniquement, on contredit Jésus qui n’a jamais mis personne en marge.

Comment peut-on résumer la mission spirituelle d’un Ramia ?
Nous, les moines d’Anima Universale, sommes des Prêtres universels et nous nous mettons à la disposition du prochain et de ceux qui souffrent, sans aucune distinction religieuse. Notre mission consiste à être les instruments de notre Pensée spirituelle, qui aide les fidèles à respecter la vie sous toutes ses formes... à aimer le prochain sans discrimination... à mûrir dans la capacité à mettre en pratique un engagement moral quotidien dans tous les domaines de la vie sociale.


FelicitàLES QUESTIONS
DE FRANCESCO


Aujourd’hui j’ai rencontré un jeune homme… perplexe à propos du concept ramirique d’œcuménisme.
Francesco m’a demandé de mieux lui expliquer ma pensée sur ce sujet.

Mais l’œcuménisme ne regarde-t-il pas les seules Eglises chrétiennes ?

L'écoumène est la communauté universelle des fidèles en Dieu.
Restreindre l'écoumène aux chrétiens, signifie faire ce que l’amour de Dieu ne ferait jamais : établir des limites qui, à priori, incluent certains et excluent d’autres.

Mais quel dialogue peut-il y avoir avec ceux qui ne connaissent pas les Écritures Sacrées ?
Si ce n’est que ça, justement les écritures nous fournissent des idées éclairantes. Je pense au Jésus des Evangiles synoptiques qui, devant le centurion romain qui demandait Son aide pour son serviteur gravement malade, dit : « Je vous dis en vérité : même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi »… et à la femme cananéenne qui demandait de l’aide pour sa fille tourmentée par le démon, Jésus dit ces paroles : « Femme, ta foi est grande »...
Ces deux exemples démontrent que pour Jésus les « étrangers » n’existaient pas, alors qu’aujourd’hui trop de chrétiens les font exister… et comment !
Devant le centurion et la femme cananéenne qui exprimaient leur foi… Jésus ne demanda pas qu’ils se convertissent; Il bénit la foi de ces personnes, même si elles n'étaient pas juives.
Je me demande ce qui serait arrivé si les partisans actuels de l’œcuménisme circonscrit aux seules Eglises chrétiennes étaient avec Jésus à ces deux moments.
Selon vous, se seraient-ils attendus à ces paroles de Jésus ?

Je ne le sais pas, mais en tout cas Jésus adressa ces paroles à deux personnes qui avaient reconnu sa grandeur.
Oui, mais non dans le sens où elles l’avaient reconnu comme le Messie d’Israël… vu qu’elles n’étaient pas israélites ; en outre elles ne pouvaient non plus le reconnaître comme le Ressuscité, car Jésus était encore en vie. Et pourtant… d’après Jésus le centurion, même sans connaître les Ecritures, avait montré une foi plus grande que n’importe qui en Israël.<

En tout cas, je ne vois pas comment on peut transposer cet exemple à aujourd’hui…
On peut reconnaître les centurions et les cananéennes d’aujourd’hui dans les fidèles des religions extra-chrétiennes, lesquels sont bannis de trop de tables « œcuméniques ».

Peut-être, mais je pense qu’en tout cas il faut mettre des limites. Par exemple, comment est-il possible, d’après Anima Universale, de se proposer de dialoguer même avec les athées qui ne croient pas en Dieu ?
Quand un chrétien rencontre un athée qui croit à l’altruisme, à l’honnêteté, à la justice, au respect de la vie… les points de rencontre ne manquent pas du tout… et le « commandement de l’Amour» que Jésus a annoncé, enseigne à chercher toujours ce qui unit et non ce qui divise.
Ce principe spirituel coïncide parfaitement avec les enseignements de Swami Roberto, qui ont inspiré la pensée « œcuménique sans limites » d’Anima Universale.

Ne pensez-vous pas qu’on risque ainsi de faire une grande salade ?
Eh bien… si on veut le voir ainsi, alors l’auteur de la salade serait justement Dieu. Vous, comme catholique, ne croyez-vous pas que Dieu soit le Créateur ?

Oui, je le crois.
Alors vous devriez vous demander pourquoi Dieu, au lieu de « créer » tous les êtres humains chrétiens, aurait-il crée aussi les bouddhistes, les musulmans, les hindouistes… et ainsi de suite.
Comment Dieu, qui est Amour, pourrait-il créer par exemple des personnes de première catégorie (parce que catholiques), des personnes de deuxième catégorie (parce que chrétiennes non catholiques) et des personnes de troisième catégorie (parce que non chrétiennes) ?
Á moins que vous ne pensiez que, étant hors des plans de Dieu, les autres religions soient une invention du diable. En ce cas vous croiriez en un Dieu très petit, vu que les chrétiens sont numériquement largement inférieurs par rapport aux fidèles non chrétiens : l’Omnipotent serait donc, de ce point de vue, dépassé de façon retentissante. Ne le pensez-vous pas ?

Voyez, je crois au Dieu chrétien, Un et trin, et malgré toutes vos considérations, je pense que c’est là la Vérité… et non les autres.
Si ce n’est que pour ça, moi aussi comme chrétien ramirique, je crois au Père, au Christ et à l’Esprit Saint, mais je crois aussi que la Vérité de Dieu est l’Amour, qui n’exclut personne.
Ainsi je pense que Dieu aime chaque être humain, de quelque culture qu’il soit et au-delà de sa compréhension subjective et limitée de la Vérité et qu’il peut atteindre Dieu par la bonté et la rectitude. C’est sur ces fondements, entre outres, que se base le concept ramirique d’œcuménisme.



LES QUESTIONS
D'UN JEUNE HOMME


Il y a quelque temps j'ai rencontré un jeune homme qui m'a posé des questions.
Aujourd'hui je vous propose un résumé de la conversation que j'ai eue avec lui.

« Ramia, j'ai commencé à appréhender votre concept d'œcuménisme, qui s'adresse aussi aux églises non chrétiennes, mais je ne comprends pas comment il est possible de considérer que des « vérités religieuses » si différentes les unes des autres puissent également conduire au salut ».
Au-delà de sa propre« Vérité théologique », notre pensée spirituelle considère un aspect particulier de « vérité intérieure » qui peut même représenter un chemin autonome et individuel de salut.
En effet, chaque être humain, au-delà de la foi qu'il professe, peut être vrai dans sa capacité d'aimer le prochain et de vivre avec rectitude; c'est là le plan sur lequel les religions qui ont un fondement éthique peuvent construire différentes voies de salut. Les fidèles qui ont une origine culturelle différente peuvent ainsi les parcourir parallèlement et converger les uns et les autres vers l'unique Point de Lumière: Dieu.

Il me semble que cela signifie que... faire partie d'une religion ou d'une autre est semblable. Si la théologie est inutile, quelle est la différence entre une façon de croire, et une autre?
La teologia non è affatto inutile... tutt'altro!
La théologie n'est pas du tout inutile... au contraire!
Dans un certain sens les différentes théologies sont comme des panneaux qui indiquent la direction, en suggérant la voie de salut comme la sortie des limites matérielles de cette dimension. Elles montrent donc un parcours et aident les voyageurs de l'existence à s'orienter, afin qu'ils ne s'égarent pas dans la confusion du monde.
Certaines voies sont des raccourcis par rapport à d'autres... mais l'erreur fondamentale serait de s'arrêter pour regarder le panneau au lieu de parcourir la voie qu'il indique, en ne faisant aucun pas concret en direction du bien.
De nos jours, malheureusement, beaucoup se soucient seulement de proclamer au monde que leur panneau est le seul juste, le seul vrai, et pour ce faire, ils stationnent au-dessous, en organisant des guerres théologiques avec qui que ce soir qui leur tombe sous la main.
Mais si on s'accroche au panneau (aussi correct qu'il soit), on ne va évidemment nulle part.
La théologie ne peut remplacer l'Amour... tandis que l'Amour peut faire face aux carences de la théologie... parce que l'amour est Dieu... et Dieu est Amour. Par conséquent le salut ne peut être le patrimoine exclusif d'une religion.

De cette façon n'avilit-on pas le rôle de la religion?
Au contraire! On met la religion là où elle doit être, en la reconnaissant comme un instrument d'aide pour l'homme qui cherche à redécouvrir Dieu sans tomber dans l'erreur de mettre la religion à la place de Dieu.
Cela va de soi que plus l'instrument est efficace, meilleurs seront les fruits produits par son utilisation...
sans jamais oublier qu'en même temps, même l'instrument le plus parfait, s'il est mal utilisé, peut faire de grands dommages.

Mais, implicitement, vous admettez qu'aucune religion, ni même la votre, ne possède la vérité.
Non, ce n'est pas ainsi. Il est évident que moi, en tant que moine d'Anima Universale, je suis l'instrument d'une pensée spirituelle qui exprime sa vision spécifique de la vérité. Pour moi la Connaissance ramirique est la Vérité, l'unique, comme il est évident que les prêtres des autres religions considèrent leur foi comme vérité.

Précisément: les religions sont comme des vases indépendants qui se heurtent les uns aux autres...
Ce n'est pas là mon cas.
En effet, moi en tant que Ramia, j'ai un concepts de salut qui n'est pas nécessairement lié à la vérité théologique et je ne pourrais jamais utiliser ma pensée spirituelle comme une arme pour convertir quelqu'un ou pour soutenir des guerres théologiques.
Mon concept de Vérité qui sauve est lié à la rectitude, à la pureté, à la cohérence avec laquelle on vit sa vie spirituelle par rapport à son propre karma, qui est à son tour en relation avec son niveau personnel d'évolution intérieure.
Je pense qu'une personne qui « possède » intellectuellement la vérité théologique, mais qui ne la vit pas en la transformant en vérité intérieure, ne se sauve pas... tandis qu'une personne qui vit sa vérité intérieure et aime son prochain peut se sauver... même en n'ayant pas la vérité théologique et en ne croyant peut-être même pas en Dieu.

Je crains que cette pensée, bien qu'appréciable, ne réduise les religions à être des pratiques culturelles différentes et plus ou moins équivalentes...
S'il en était ainsi, vous devriez pouvoir obtenir aussi d'un prêtre d'une autre religion les mêmes réponses que celles que je vous donne aujourd'hui, alors qu'au contraire la pensée théologique d'Anima Universale est particulière et, en tant que telle, différente des autres.
Moi, j'ai choisi d'être Ramia... et non un pasteur anglican, ou un lama bouddhiste, ni un prêtre catholique ou un rabbin... parce que dans les enseignements spirituels de Swami Roberto j'ai trouvé la quadrature du cercle: j'ai trouvé la vérité théologique qui m'aide à vivre ma vérité intérieure et qui m'aide en même temps à respecter aussi la vérité intérieure de ceux qui pensent différemment de moi et croient donc à une vérité théologique différente.
C'est pourquoi Anima Universale est mon Église et ma Vérité... l'unique.


DES YEUX ÉCARQUILLÉS...

Il y a quelques jours j'ai rencontré une dame qui, ayant découvert Anima Universale sur internet, trouvait « syncrétiste » l'utilisation de notre part de termes selon elle étrangers au christianisme, entre autre par exemple mantra et karma.
« En réalité - lui ai-je dit - dans notre Église chaque terme est utilisé dans une acception originale, fruit de notre pensée chrétienne-ramirique particulière, et qui l'approfondit peut se rendre compte que le minestrone-syncrétisme n'a rien à voir avec nous ».
« Mantra et karma - ai-je ajoutésont des mots provenant du sanskrit qui, appartenant lui-même à la famille linguistique indo-européenne, est déjà en soi « tourné » aussi vers l'Occident par sa « parenté » avec nos langues classiques, le grec et le latin
Il suffit de penser, par exemple, à notre mot « Dieu » qui, à travers le latin « Deus » provient de l'unique racine indo-européenne "div/dev" (Resplendissant/Lumineux) de laquelle descendent aussi les termes sanskrits  « Divya » (Divin) et « Deva » (Divinité). 
Même en étant « parents », ces termes assument des significations diverses selon les religions différentes qui les utilisent, comme c'est le cas aussi des vocables « karma » et « mantra », auxquels les religions orientales évidemment attribuent une signification différente par rapport à celle qui leur est assignée dans l'optique chrétienne d'Anima Universale. »
Dans la suite de notre dialogue, j'ai fait remarquer à mon interlocutrice que l'identité particulière de notre message spirituel ne changerait pas si, par exemple, nous appelions « litanies » au lieu de mantra la répétition des invocations liturgiques à Dieu...
Et elle ne changerait pas non plus si on utilisait la plus prolixe mais « indigène » expression « principe de cause et d'effet », à la place du concis mais « étranger » vocable karma, pour définir un concept qui, pour donner un exemple scripturaire, se retrouve dans les paroles chrétiennes du Jésus de Matthieu : « Tous ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée » (Mt.26:52).
Enfin, alors que j'allais lui dire que je ne pouvais pas rester davantage avec elle, parce qu'un fidèle m'attendait dans l'Église, il m'est revenu à l'esprit le début de l'Évangile de Jean et je lui ai alors demandé : « Mais...  est-ce que, par hasard, vous ne penseriez pas que même Jean ait été un peu syncrétiste ? »...

Tandis qu'elle me regardait les yeux écarquillés en se demandant à quoi je me référais, je lui ai rappelé l'incipit du texte de Jean « Au commencement était la Parole et la Parole était auprès de Dieu et la Parole était Dieu. »... en soulignant sa correspondance avec le verset-jumeau tiré des Veda, et donc écrit plusieurs siècles avant Christ « Au commencement était Prajapati (Dieu) et la Parole était auprès de Lui et la Parole était vraiment le Suprême Dieu. »
Après m'avoir dit qu'elle pensait qu'il s'agissait d'une confirmation du fait que la Vérité de Dieu est une, et que la mystique orientale aussi en a eu partiellement l'intuition... je lui ai répondu par une boutade :
« Heureusement... pendant une seconde j'ai craint que vous puissiez vous en prendre aussi au grand Jean, en pensant peut-être que du sanskrit védique Il n'ait pas pris seulement quelque terme sporadique... mais qu'Il se soit au contraire approprié un verset entier en l'utilisant pour rien de moins que la célèbre ouverture de son Évangile ».
Le sourire que j'ai vu apparaître sur son visage lorsque nous nous sommes salués en nous quittant, m'a fait penser que... un résumé de cette rencontre... je pouvais l'écrire aussi sur mon journal en ligne.
Voilà, c'est fait !


LE DERNIER ARRIVÉ

Ce matin... à la fin d'un échange d'idées avec un fidèle d'une autre confession chrétienne, il m'a présenté une dernière « contestation » qu'avec mes propres mots, je peux résumer plus ou moins ainsi :
« Mais vous, comment pouvez-vous penser que la nouveauté des arguments théologiques, chrétiennement « nouveau-nés »,  d'Anima Universale... puisse rivaliser avec la solidité des miens, qui peuvent se vanter d'une tradition millénaire ? »
Au cours des ans j'ai désormais appris que ceux qui touchent ce point précis sont des personnes qui... comme cela s'est passé aujourd'hui.... ne veulent plus entendre raison, se retranchent derrière des stéréotypes du genre « les "vraies" églises sont seulement celles qui sont vieilles de plusieurs siècles », et soutiennent par conséquent des « théologies » selon lesquelles la Vérité de Dieu serait un peu comme le vin qui, avec le temps qui passe, acquiert plus de valeur.

Au-delà du fait que peu après mon interlocuteur et moi nous nous sommes salués, à tête reposée je me suis rappelé les paroles de Jésus « Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, mais le vin nouveau dans des outres neuves; sinon les outres éclatent » (Mc.2.22)... et je me suis dit, comme l'expérience me l'a souvent enseigné, que dans ce cas il n'y a vraiment rien à faire : ceux qui sont attachés aux « vieilles outres », ne peuvent qu'« éclater » devant la nouveauté de la pensée chrétienne de Swami Roberto.
Dans mon expérience personnelle, l'un des « murs » les plus insurmontables parmi ceux qu'il m'est arrivé d'affronter, est justement celui qui est érigé par ceux qui pensent que l'Évangile, après deux mille ans de christianisme, a dit tout ce qu'Il devait dire... et ainsi ils oublient que la Parole de Dieu est un enseignement inlassablement fécond, que les nouvelles générations de chrétiens sont appelées à relire selon la clef de lecture de l'actualité pour y cueillir cette perpétuelle nouveauté qui, en réalité, est la preuve de l'authenticité de sa « matrice » divine.
À la différence des « vérités » humaines, qui inévitablement passent de mode au fil des siècles, l'Évangile de Christ est en effet une Vérité qui ne vieillit jamais et donc... celui qui a besoin de recourir à l'argument de « sénilité-religieuse » pour étayer ses positions... démontre simplement « son appartenance au passé ».

« Le ciel et la terre disparaîtront, mais mes paroles ne disparaîtront pas » (Mc 13,31) disait Jésus... et Il ne le disait pas seulement dans le sens que Ses Paroles ne pourront jamais disparaître...
La Parole de Dieu « ne passera jamais » aussi du fait, ignoré par beaucoup, que la Vérité divine est Éternelle, c'est-à-dire au-delà du temps, et qu'Elle ne pourra donc jamais être « passée », pas dans le sens non plus de « datée » selon le critère de l'« ancienneté de service », qui est caractéristique de ce monde.

Ce qui est certain... et je ne me fatiguerai jamais d'en témoigner... c'est que le visage de cette jeunesse atemporelle du message évangélique, j'ai commencé à l'intégrer en moi seulement en suivant les enseignements de Swami Roberto qui... pour le moins... a dépassé ces cinquante ans qui au contraire faisaient défaut à Jésus quand les Juifs contestaient le fait que Lui, « le dernier arrivé » des Rabbi, prétendait connaître Dieu beaucoup mieux qu'eux : « Tu n'as pas encore cinquante ans... » (Jean 8,57).

En revenant à l'épisode d'aujourd'hui... devant la conviction inflexible avec laquelle mon interlocuteur continuait à soutenir sa « raison-religieuse »... à ses dires meilleure que la mienne à cause de son ancienneté millénaire... je l'ai salué en lui disant : « Vous avez raison, la Vérité chrétienne enseignée par mon Maître n'est pas « vieille »... 
En effet Elle est éternelle, perpétuellement nouvelle comme est toujours nouveau l' « Éternel-présent » de Dieu ».






KARMIQUEMENT...

Aujourd'hui j'ai de nouveau rencontré la dame dont je vous ai parlé il y a quelque temps dans l'article « des yeux écarquillés ».
Après s’être informée un peu plus sur la pensée spirituelle d'Anima Universale, elle m'a exprimé quelques-unes de ses interrogations au sujet de notre concept chrétien de karma... en commençant à peu près ainsi :
« Après ce que vous m'avez dit l'autre fois, j'ai cherché dans les Évangiles mais je n'ai pas trouvé d'autres passages qui parlent du principe de « cause-effet » comme vous, vous en parlez... en tant qu'expression de la Miséricorde de Dieu qui donne à chaque personne la possibilité de remédier à ses propres erreurs et limites ».
Dans le bref dialogue qui s'en est suivi, j'ai commencé par rappeler à mon interlocutrice des aspects généraux dont il faut tenir compte, à partir du fait qu'il y a des concepts fondamentaux de la tradition chrétienne qui ne sont pas exprimés clairement dans les Évangiles, comme par exemple ce rapport trinitaire entre Père, Fils et Esprit Saint qui a provoqué des discussions théologiques qui ont duré des siècles.
Puis, après lui avoir rappelé que les textes originaux ont aussi subi diverses modifications et des traductions erronées... j'ai commencé à lui parler d'une phrase de Jean qui a été traduite pendant longtemps de façon imprécise et qui, par rapport à notre sujet, contient une « clef » très importante. Je transcris ci-après un « extrait » de ce que je lui ai expliqué, ainsi ceux qui parmi vous ont lu le « premier épisode »... trouvent son complétement dans cette mise à jour :

Jésus dit : « C'est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il l'enlève [en grec “airei”], et tout sarment qui porte du fruit, il le taille [en grec “kathairei”], afin qu'il porte encore plus de fruit » (Gv.15,1-2).
Jusqu'à récemment cette traduction commune du deuxième des deux verbes mis en évidence laissait entendre l'action unilatérale du Père qui taille même les « fidèles-sarments » qui déjà « portent du fruit ».
En réalité l'évangéliste a utilisé un jeu de mots entre le premier verbe grec « airei », c'est-à-dire « enlever »... et le deuxième « kathairei », c'est-à-dire « purifier »... qui a une tout autre signification.
À la différence de la taille, l'initiative divine de purification admet l'implication fondamentale de la liberté humaine... créant ainsi un espace conceptuel où trouve place aussi le concept de « karma » tel qu'il est considéré dans la théologie d'Anima Universale:
Dans notre pensée spirituelle le Père « purifie » les « sarments » qui, en restant unis à Christ, peuvent donner encore plus de fruit... en leur concédant la possibilité de mûrir spirituellement à travers des « épreuves » existentielles qui sont « karmiques » parce que proportionnées à chaque liberté-nécessité individuelle.
C'est cela le « suc » du concept de karma-purification que la pensée spirituelle d'Anima Universale enseigne, et n'entendant donc pas le karma lui-même dans un sens exclusivement punitif comme beaucoup le pensent, surtout en Orient... mais plutôt dans un sens « didactique » préparatoire à ces prises de conscience qui permettent de « porter encore plus de fruit » dans l'amour.
Ces « leçons divines », constituées par les épreuves que nous sommes appelés à affronter dans notre vie, sont pour nous des opportunités « cathartiques" (du latin « cathartĭcus », dérivé du grec « kátharsis »), c'est-à-dire intérieurement purificatrices, et c'est de cette façon qu'est mise en œuvre cette intervention miséricordieuse de Dieu que l'évangéliste définit par le verbe kathairei... en anticipant le concept chrétien-ramirique de karma
Il s'agit, de plus, d'un concept spirituel que nous retrouvons aussi, bien avant l'Évangile, dans l'Ancien Testament, dans des passages comme « L'Eternel reprend celui qu'Il aime, comme un père l'enfant qui a sa faveur » (Prv 3,12)... ou aussi...  « Vous (Dieu) avez éprouvé les uns comme un père qui avertit » (Sap 11,10).
Puis, en matière de citations, je termine « en beauté » avec un passage extrait des enseignements de Swami :

« Quand tu es soumis à rude épreuve à cause de ton Karma, et que tu permets qu’on te crucifie, humiliant ainsi ton orgueil et ton égoïsme…tu es uni à la Grande Croix du Christ, qui a le pouvoir de clouer le « moi » pour faire RESSUSCITER ton Soi.
Les « ÉPREUVES DE LA VIE » te donnent la possibilité de te confronter à tes réactions, pour mieux connaître
tes limites et apprendre à les dominer, en les dépassant.
Si tu n’as pas cette attitude mentale et spirituelle, tu perds beaucoup d’occasions d’Éveiller ton Être.
»              
                     (Swami Roberto)





QUESTION DE...
« COMMENT »

Aujourd'hui j'ai rencontré un jeune universitaire, au départ intéressé à mieux comprendre certaines différences qu'il a trouvées entre ce qu'il pensait... suite à son éducation religieuse et à ses études successives... et certains sujets que j'ai abordés dans ce journal.
Je vous résume ici, avec mes mots, une partie de notre dialogue... que j'ai commencé en lui disant :
« Vu que ma pensée spirituelle est tirée des enseignements originaux de Swami Roberto, qui sont le fruit de la Connaissance innée en Lui, il est évident que ma "lecture" des Écritures chrétiennes ne peut pas correspondre à celle que vous pouvez faire, à la lumière de vos approfondissements théologiques.
D'ailleurs,
Jésus Lui-même a dit au docteur de la loi qui Lui demandait ce qu'il devait faire pour hériter de la vie éternelle:
"Qu'est-il écrit dans la Loi ? Comment lis-tu ?"
(Luc 10,25-26) ».
Je lui ai ensuite montré que ce double interrogatif, loin d’être une simple renforcement de la répétition, exprime au contraire un « crescendo » significatif où la deuxième question met en évidence un problème qui implique tout croyant qui lit les Écritures : il faut voir non seulement « Qu'est-il », c'est-à-dire « ce qu'il lit »... mais aussi « comment » il le lit...
Alors que j'étais en train de lui dire ces choses, à un certain moment il m'a interrompu :
« Eh bien, il est évident que c'est ainsi, mais... justement à propos du "comment"... j'aimerais beaucoup savoir ce que vous pensez par rapport au passage de l' "aveugle-né" qui se trouve dans l'Évangile de Jean (Jean 9,1) ».
Je lui ai alors demandé : « Pourquoi justement ce passage-là? »...
« Parce que vous êtes une Église qui a un concept chrétien de réincarnation - m'a-t-il répondu - et ce verset est l'objet de débat parmi différents érudits qui s'occupent de ce sujet ».
Comme prémisse indispensable, je lui ai alors fait remarquer ce que j'avais déjà dit à la femme dont je vous ai parlé dans l'article « karmiquement »... c'est-à-dire le fait que quelques concepts cardinaux de la tradition chrétienne (par exemple le concept trinitaire de Dieu) ne sont pas exprimés clairement dans les Évangiles et donc, parallèlement, on peut dire la même chose aussi pour d'autres concepts théologiques, comme celui de la réincarnation, qui peuvent être développés du point de vue chrétien, même indépendamment des Écritures.
Ceci est en effet, pour Anima Universale, le cas du concept théologique de réincarnation qui, de plus, est aussi indépendant des doctrines réincarnationnistes déjà existantes, surtout en Orient mais également en Occident.
« Par exemple - lui ai-je précisé à un certain moment - nous excluons l'idée de réincarnation régressive, de l'homme à l'animal. Notre concept de Miséricorde divine prévoit aussi la purification post-mortem pour ceux qui en auraient éventuellement besoin... dans un sens proche du concept traditionnel chrétien de purgatoire que cependant nous concevons non pas au ciel mais dans une nouvelle naissance terrestre »...
Puis, je lui ai demandé :
« En revenant à Jean, quel est exactement, le point qui vous intéresse ? » 
Ouvrant l'Évangile qu'il avait avec lui, il a lu ces versets :
« Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui posèrent cette question : "Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ?" Jésus répondit : "Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui". (Jean.9,1-3) »
Je lui ai d'abord demandé ce qu'il pensait de ces paroles de Jean, et il m'a répondu :

« Vu que Jésus ici ne "saisit pas la balle au bond" et ne fait aucune affirmation explicite en faveur de la réincarnation, il me semble raisonnable d'en rester à l’interprétation théologique chrétienne traditionnelle qui fait référence à la position de Rudolf Schnackenburg, selon lequel la doctrine de la réincarnation “n'a aucun soutien en Jean 9,2”. Je pense que de la réponse de Jésus on peut seulement extraire la précision que le mal n'est pas toujours la conséquence d'un péché personnel ou d'une faute collective : il est né aveugle “afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui” (Jean 9,3). Et vous, qu'en pensez-vous ? ».
J'ai alors commencé à lui dire que son évaluation ne tenait pas compte d'une partie essentielle du problème, c'est-à-dire de la question posée par les disciples. « Mon  “comment” part justement de là - lui ai-je dit - et le fait que les disciples considéraient comme plausible l'idée que l'aveugle-né pût avoir péché avant sa naissance est très importante, parce que cela signifie qu'ils admettaient l'existence prénatale de l’âme-esprit individuelle... ce qui est la condition préalable constitutive de la doctrine de la réincarnation. 
En commençant donc par l'examen du contenu de la question, qui a été posée non par des personnes quelconques, mais justement par ceux qui étaient les plus proches de Jésus et qui l'écoutaient prêcher quotidiennement... la réponse de Jésus prend une tout autre signification, "inversée" par rapport à la lecture chrétienne "anti-réincarnationniste": 
Si Jésus avait considéré comme blasphème l'idée d'une existence de l’âme-esprit de l'aveugle-né avant sa naissance, il n'aurait pu faire moins que de la démentir, en l'enlevant de la tête de ses disciples. Au contraire, Son silence à cet égard... laisse un espace significatif à ceux qui lisent dans ce verset Son approbation implicite à ce principe de préexistence de l’âme qui est le fondement de la réincarnation.

En définitive - ai-je ajouté ensuite - au delà du fait que mon concept chrétien de réincarnation tire son origine des enseignements de Swami et non des Écritures... en tout cas, selon ma vision du “comment”, le verset de Jean 9,2 est l'un des passages évangéliques auxquels la théologie chrétienne traditionnelle n'a pas encore rendu justice ».

Il a alors fait cette remarque : « Eh bien, ce que vous me dites, me fait venir en tête les mots du théologien von Balthasar, très considéré par le Pape Ratzinger, quand il a souligné que la réincarnation ne peut pas être réfutée, ni non plus démontrée, donc, uniquement sur la base de l'Écriture... parce que la Révélation ne vise pas à expliquer tous les mystères de Dieu et du monde, mais à conduire les êtres humains au salut ».

« En effet, justement, c'est ainsi... » lui ai-je dit à la fin, et le salut cordial qui a suivi m'a fait penser que, sur ce sujet, mon « comment » s'est sans doute rapproché du sien.


REMETS-NOUS

Parmi les nombreuses questions qui m'ont été adressées par les fidèles rencontrés pendant ma vie religieuse, je me rappelle aujourd'hui celle qui concerne la phrase du Notre Père « ne nous soumets pas à la tentation », qui... si elle est prise à la lettre... laisse entendre la nécessité de prier Dieu pour Le dissuader de Sa Volonté « provocatrice » à notre égard.
Évidemment il n'en est pas ainsi, et pour le comprendre il faut remonter au fait que l'expression originelle de Jésus, qui parlait en araméen, a été fixée dans le texte grec de l'Évangile de Matthieu (Mt 6,9-13) et qu'elle a été traduite ensuite dans la « Vulgate » par le latin « Ne nos inducas in tentationem »... et ces « passages », d'une culture à une autre, ont fait perdre de vue un aspect fondamental :
Dans la culture juive, où vivait Jésus, il était naturel de s'exprimer en attribuant aussi à Dieu ce qu'Il permettait à la liberté de l'homme, et les paroles de cette prière doivent donc être entendues dans le sens « ne nous abandonne pas à la tentation »... ou « ne nous laisse pas entrer dans la tentation »... comme elles apparaissent en effet dans les traductions bibliques modernes.
Au-delà de cet aspect, que de temps à autre j'ai résumé pour les personnes qui ont soulevé la question, il est par ailleurs intéressant de relever que le mot « tentation »... en grec peirasmon... peut être entendu non seulement comme « séduction et induction au mal », mais aussi comme « tentation-épreuve » qui constitue un « test » karmique pour notre foi.
Par conséquent, la célébration de cette partie de la prière peut comprendre une double demande d'aide adressée à Dieu :
La plus « traditionnelle » peut être exprimée ainsi : « Notre Père, aide-nous à ne pas succomber à la tentation... c'est-à-dire à ne pas céder aux suggestions de l'ennemi de Dieu »...
Puis, une demande d'aide supplémentaire peut être formulée par rapport à la signification de tentation-épreuve contenue dans le vocable peirasmon, et donc en priant aussi avec cette intention : 
"Notre Père, soutiens-nous quand nous nous trouvons au beau milieu de la tentation-épreuve karmique... c'est-à-dire quand nous sommes en train d'aborder une expérience qui met à l'épreuve notre degré de maturité spirituelle... et aide-nous à la dépasser le plus tôt possible, fortifiés dans la foi ».

Vu que je traite sur ce sujet... la phrase précédente du Notre Père sollicite aussi mes pensées aujourd'hui : « Remets-nous nos dettes, comme nous remettons à nos débiteurs »... ce qui, dans une traduction en langue française, apparaît également sous la forme « pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ».

Normalement, cette expression est entendue à juste titre comme un appel à la Miséricorde de Dieu afin qu'Il pardonne nos fautes, dans la mesure où nous aussi pardonnons à ceux qui se sont rendus coupables envers nous.
À bien y regarder... l'expression « remets-nous » peut aussi faire penser à une autre signification, nous disant que nos fautes nous sont « remises »,  c'est-à-dire qu'elles sont « présentées à nouveau » à notre liberté, qui ne doit pas ensuite gaspiller l'opportunité d'y remédier en agissant pour le bien.
C'est ce parcours conceptuel qui aujourd'hui m'oriente vers l'une des facettes du concept chrétien-ramirique de karma, c'est-à-dire vers la conscience que le pardon que Dieu nous accorde pour nos fautes ne doit pas être entendu de notre part comme s'il était Sa « rémission » inconditionnelle... mais comme la possibilité que Sa Divine Miséricorde nous accorde, de pouvoir aborder ces expériences qui permettent à notre liberté de remédier au mal commis, en faisant concrètement le bien et en « traduisant » ainsi notre repentir dans une croissance intérieure effective.
C'est de cette manière-là que le Pardon divin nous aide à ramener notre plan karmique à cet équilibre qui ensuite... pour être maintenu... demande aussi le pas suivant :
Notre capacité d'accorder à notre prochain les mêmes opportunités de s'amender que celles que Dieu nous accorde... « comme nous remettons à nos débiteurs ».


P.S. - À ceux qui parmi vous sont « à jeun » d'informations par rapport au concept chrétien de « karma » qui fait partie de la Pensée spirituelle d'Anima Universale, je leur suggère aussi de « s'arrêter » sur mes posts « karmiquement » et « des yeux écarquillés ».


QUESTION VITALE

Interpellé par une conversation que j'ai eue la semaine dernière avec une femme intéressée par les sujets bibliques, je rapporte aujourd'hui dans mon journal un résumé de ce que je lui ai dit au sujet d'un thème « vital »... du fait déjà qu'il se réfère au mot Vie (en grec zōē) écrit par Jean au début de son Évangile.
Après avoir, pour mon interlocutrice, fait la synthèse d'une prémisse fondamentale mise en évidence par les études exégétiques actuelles du texte biblique [Voir « Gv 1,3-4, nota esegetica » (en italien)]... j'ai commencé à lui parler du 4ème verset de l'Évangile de Jean dans sa formulation la plus correcte, c'est-à-dire celle qui correspond exactement à ce que l’évangéliste a effectivement écrit : « [En] Ce qui a été fait, en cela Lui [le Logos] était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jn 1,4)...
Ci-après je résume ce que je lui ai dit ensuite, à partir de l'observation d'un premier aspect fondamental : la version originale de ce verset (contenant aussi les mots que j'ai mis en évidence en rouge, habituellement attribués au verset précédent) présente une signification sensiblement différente de la traduction courante, c'est-à-dire « En lui il y avait la vie, et cette vie était la lumière des êtres humains ».

Dans les mots écrits à l'origine par l’évangéliste, le Logos divin, c'est-à-dire le Christ, est en effet mis en valeur comme « la Vie » présente  « [En] Ce qui a été fait »... et ce concept constitue un « écho » biblique de ce que Swami Roberto enseigne depuis les premières années de sa vie... c'est-à-dire que le Christ, le Logos divin, est la Vie... et qu'Il est partout... « En ce qui a été fait » c'est-à-dire en ce qui a été « engendré » par Dieu dans cette dimension... comme j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire dans le post « Christ... Vie cosmique ».

Et puis, il existe aussi un autre aspect de cette « question vitale »:
Pour m'en approcher... je fais un « saut » à la page de l'Évangile de Jean où Jésus dit aux Juifs :
« Abraham, votre père, exulta à la pensée qu'il verrait mon Jour. »
... et ils Lui répondent  « Tu n'as pas 50 ans, et tu as vu Abraham ! » (Jn 8,56.57).
Cette réaction des Juifs apparaît normale, si on considère combien était  inconcevable pour eux l'idée que Jésus fût le Verbe qui depuis le commencement « était avec Dieu » (Jn 1,1 ) ... c'est-à-dire qu'étant coéternel avec le Père, Il fût, Lui, le Christ « préexistant » au temps où lequel eux-mêmes vivaient.
Cependant... ce concept atemporel du Christ-Logos, qui constitue une des particularités de l'Évangile de Jean n'était pas seulement inconcevable pour les Juifs mais il était, par exemple, absent aussi des traditions chrétiennes qui ont convergé dans la rédaction des Évangiles synoptiques, lesquels ne mentionnent pas le concept du Verbe préexistant.

Il existait en effet, entre les quatre Évangiles « canoniques » une grande différenciation... qui concernait aussi d'ailleurs d'autres aspects importants... tant il est vrai qu'aujourd'hui les érudits de la communauté internationale soulignent une réalité qui dans le passé a été longuement niée (ou même « cachée ») par les Églises chrétiennes « traditionnelles » :
Après la crucifixion et la résurrection de Jésus il n'existait pas seulement un christianisme... comme on l'a cru pendant des siècles... mais bien un « buisson » de divers christianismes, très différenciés entre eux... qui faisaient référence à des Évangiles variés (y compris ceux qui, quelques siècles plus tard, ont été nommés « apocryphes », mais qui à l'origine n'étaient pas considérés ainsi).
Parmi ces Évangiles, c'est à celui de Jean que l'on doit la « nouveauté » de ce concept... la coéternité du Logos-Christ avec le Père... concept repris ensuite par les premiers penseurs et « Pères de l'Église » pour leurs élaborations théologiques.

Eh bien... l'observation de cet aspect christologique fait émerger une « divergence » qui existe encore de nos jours :
En effet, tandis que la première « marche » qui différenciait l'Évangile de Jean des traditions chrétiennes synoptiques a été ensuite dépassée... et que le concept du « Verbe préexistant » est devenu le patrimoine théologique généralement partagé... la grande majorité des chrétiens d'aujourd'hui n'ont pas encore monté la deuxième « marche », qui est constituée justement par la « question vitale » abordée dans ce post.

Je me réfère à ceux qui croient que le Verbe-Christ, en tant que coéternel avec le Père, est effectivement « pré- » et « post-existant » relativement à tout point du temps... et qui pourtant ne Le considèrent pas aussi divinement illimité en ce qui concerne l'espace, et ils se trouvent donc en difficulté devant ce concept exprimé par l'évangéliste Jean « [En] Ce qui a été fait, en cela Lui [le Logos] était la vie » (Jn 1,4).
À l'inverse... la Pensée chrétienne-ramirique me permet de lire ces paroles de l'Évangile dans leur signification la plus naturelle : Christ est la Vie... présente partout dans cette dimension.
Ceci est, en effet, ce que Swami Roberto enseigne, depuis son enfance.

P.S. - Au fond... à bien y réfléchir... la réaction des Juifs d'hier, qui considéraient comme inconcevable le fait que Jésus affirmait « Abraham, votre père, exulta à la pensée qu'il verrait mon Jour. Il l'a vu et fut dans la joie » (Jn 8,56)... n'était pas si différente de la réaction de ceux qui aujourd'hui considèrent comme inconcevable la réalité du Christ présent en toute forme de Vie.


ÂME... ET ESPRIT

Une personne qui a lu le post angélique papillon dont je vous ai parlé il y a quelque temps, m'a contacté et m'a dit vouloir approfondir un peu la question... et elle a commencé par me demander s'il y avait des passages des Écritures auxquels se référer, pour trouver la distinction entre âme et esprit opérée par la Pensée religieuse d'Anima Universale au sein de la « dimension » incorporelle de l’être humain.
À titre d'exemple, j'ai commencé alors par mettre en évidence quelques passages du Nouveau Testament...
« J'imagine que vous vous rappelez la page de Luc, d'où sont tirées les premières paroles du Magnificat ? »...
« Oui, bien sûr – me dit-elle... mon âme exalte le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur » (Lc 1,46-47)
« Voilà - ai-je ajouté – ici déjà nous trouvons les deux termes distincts... âme (en grec psychē) et esprit (en grec pneuma)... dont nous sommes en train de parler »...
Puis j'ai continué en lui disant que ma Pensée religieuse me fait lire ce célèbre verset dans le sens que Marie « exultait », c'est-à-dire qu'elle exprimait une louange solennelle avec sa partie animique-consciente... et qu'elle « tressaillait », c'est-à-dire qu'elle se réjouissait dans la profondeur de Son Esprit éternel, dans l'allégresse devant l'Éternel Sauveur.
Ensuite... je lui ai aussi rappelé un éloquent passage paulinien « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie totalement, et que votre être entier, l'esprit, l'âme et le corps, soit gardé sans reproche à l'Avènement de notre Seigneur Jésus Christ. » (1 Th 5,23).

« Oui - me dit-elle - mais il reste le fait que plusieurs doctrines religieuses, même d'origine biblique, ne font pas la distinction que vous faites... entre « esprit » et « âme » ».
Cette considération m'a amené à ouvrir une parenthèse de caractère général... que j'ai commencée en mettant en évidence le fait qu'à la base des nombreux termes qui désignent l'âme dans les différentes cultures et formes de foi, on trouve des concepts comme « respiration », « vent », « souffle vital ».
Pour lui donner un exemple, je lui ai indiqué le vocable utilisé dans l'Hindouisme et le Bouddhisme... « atman » [(qui en sanskrit signifie « respiration », « âme », « principe de vie »... et qui est relié à la forme verbale aniti (« il souffle »)]... dont l' « air » linguistique arrive en Occident et qu'on reconnaît dans le terme assonant français « atmosphère », ou encore dans le terme allemand atmen (« respirer »)... et, du point de vue conceptuel aussi, se révèle l'affinité du terme « atman » avec le vocable « âme » (du grec ánemos, « vent »).
« Un facteur qui incite beaucoup de personnes à ne pas faire de distinctions entre « âme » et « esprit » - ai-je ajouté - c'est que la « plate-forme » conceptuelle à la base du vocable « âme »... est un peu la même que celle qui se trouve aussi à la base du terme « esprit »... [(du latin « spiritus »(« souffle », « respiration », « esprit vital »)]... qui est à son tour presque équivalent au grec « pneuma »... et aussi à l'arabe « ruh » et à l’hébreu « ruah » (« vent », « respiration ») ».  

Et j'ai poursuivi en lui disant que cette proximité sémantique entre les deux termes peut amener à perdre de vue des différences qui sont au contraire bien présentes... même du point de vue des Écritures chrétiennes... et, pour lui donner d'autres exemples, je lui ai rappelé deux passages dans lesquels l’évangéliste Jean a utilisé le terme « esprit » (et non « âme ») avec une signification claire : « Dieu est esprit » Jn 4,24)... « Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l'Esprit. »(Jn 3,8)...
« Voilà - lui ai-je alors précisé - d'ici transparaît le concept d'« esprit » éternel, sans limites spatiales ni temporelles, ce qui est la signification chrétienne-ramirique que j'attribue à ce terme... bien différent d'« âme », qui désigne au contraire l'invisible « intermédiaire » qui permet à notre individualité spirituelle éternelle de « demeurer » dans notre corps actuel.

En conclusion du dialogue de ce jour, j'ai indiqué à mon interlocutrice les moyens de mieux connaître la Pensée spirituelle d'Anima Universale sur ces sujets... y compris la possibilité de participer aux rencontres d'approfondissement qui ont lieu dans le Monastère.


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