En écoutant le Maître

LES MAINS VIDES

Qu’il lève la main celui qui ne connaît pas le fameux passage de l’Evangile « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des cieux ».
J’imagine que vos mains sont restées bien tranquilles à leur place, parce que la parabole de Matthieu est très connue.
Comme l’est aussi le verset de Luc « l’Omnipuissant a renvoyé les riches les mains vides », qui aborde évidemment aussi le sujet de la richesse.
« Les mains vides » est le titre de l’enseignement de Swami Roberto dont je vous parle aujourd’hui (tiré du livre « Ascoltando il Maestro » vol.2 p. 145), un discours dont la lecture serait particulièrement salutaire à ceux qui, dans les différentes églises chrétiennes, se limitent à la compréhension littérale des textes évangéliques, en en tirant des généralisations superficielles. Une de celles-ci concerne justement les personnes riches pour lesquelles, selon le cliché très répandu qui a son origine aussi dans les deux passages évangéliques susmentionnés, la porte du Paradis est trop étroite.
Swami Roberto dit :

« L’argent, comme tout autre moyen, n’a pas une valeur morale en soi: il peut être employé dans le bien comme dans le mal. C’est toujours seulement la personne qui le gère qui est morale ou immorale. En effet ce ne sont pas la richesse et le pouvoir qui rendent les hommes esclaves, mais l’attachement à la richesse et au pouvoir. ».

Les expériences de la vie peuvent amener chacun à se rendre compte directement de comment parfois on remarque la pingrerie chez un pauvre avidement attaché au peu qu’il possède et non chez un riche qui partage avec générosité ses biens avec le prochain.
La question, donc, ne se pose pas sur un plan purement matériel mais elle concerne au contraire la manière personnelle de se positionner par rapport aux choses du monde, parmi lesquelles l’argent joue un rôle de premier plan.
Swami ajoute :

« Il ne faut jamais accepter que les moyens remplacent les buts pour lesquels vivre a un sens, autrement l’intériorité se dissipera dans l’extériorité. Plus l’homme se fait évaluer selon le critère de l’argent, moins il est apprécié selon le critère de l’Amour… »

La forme de l’avarice la plus dangereuse, parce qu’elle est la moins reconnaissable, est celle qui ne concerne pas nécessairement l’argent, mais contamine les âmes jusqu’à les faire se replier sur elles-mêmes pour ne devoir rien donner au prochain.
A ce propos le Maître ajoute :

« celui qui ne vit que pour soi-même, qu’il soit riche ou pauvre, refuse d’exister pour les autres : dans un certain sens il déclare donc au prochain qu’il est mort ».

Dans cette sorte de tombeau beaucoup accumulent un « patrimoine » secret, cultivé et gardé jalousement, dans lequel ils n’acceptent aucune intrusion.
Il s’agit du cumul mesquin d’habitudes–vices visant à satisfaire le moi égocentrique qui voudrait ramener à son profit personnel tout ce qui existe, en prétendant n’être dérangé ni par rien ni par personne.
C’est là la « richesse » qui, comme Swami le dit, « n’a rien à faire avec les comptes en banque… et par rapport à laquelle les personnes pauvres sont vraiment peu nombreuses. »
C’est là le fardeau encombrant dont il faut se libérer pour pouvoir entrer dans le Royaume des cieux où est placée … « l’inextinguible richesse de l’esprit ».
 


PRENDRE POSITION

L’enseignement de Swami Roberto dont je vous parle aujourd’hui ("Prendre position", tiré du livre "Ascoltando il Maestro", Vol II, page 189) est un verre grossissant providentiel posé sur un aspect de l’existence que les inclinations humaines transforment souvent en un véritable « terrain miné », où la sécurité spirituelle de beaucoup de personnes est gravement mise en danger.
Les paroles du Maître vous aident à sonder l’espace intérieur de compétence du discernement, une faculté que trop de personnes laissent aller dans une léthargie définitive, en la dispensant de l’exercice de ses fonctions de décision.
Sous prétexte d’être « modérés », beaucoup en fait ne s’acquittent pas de la responsabilité spirituelle de se dissocier du mal, un ennemi déloyal qui n’attend rien de mieux que de pouvoir profiter de cette indécision fatale.

« Le mal – dit le Maître - est très avide des nourritures de l’indifférence, de l’apathie, de la paresse et de la couardise, desquelles il se nourrit et se fortifie beaucoup. »

Dans cette liste de « nourritures » funestes, se distingue de façon sinistre l’indifférence qui, comme le souligne Swami…«  est haine violente… qui peut se déguiser en tolérance pour ne pas se faire reconnaître ; parfois un indifférent peut même être pris pour un pacifiste… plus masqué que cela ! ».

Il est indubitable que le mal fait vraiment plus de mal quand il est caché, quand il peut agir sans être dérangé. C’est ainsi que deviennent nuisibles spirituellement une vaste gamme de comportements humains qui, derrière le paravent d’une sorte de médiation neutre, sont en réalité l’expression d’une coupable omission d’intervention.
Même s’il est vrai que la capacité de servir de médiateur est généralement un art très précieux dans la vie, puisqu'il permet d’unir des exigences opposées en obtenant des résultats qui resteraient sinon impossibles… il est tout aussi vrai que parcourir cette voie de conciliation en présence du mal équivaut à en être complice.
Dans ce cas, prendre position clairement pour la bonté et la rectitude devient l’engagement incontournable de ceux qui se refusent à jouer double jeu en misant sur les deux tableaux, et qui, avec clarté, s’acquittent des choix imposés par leur dignité spirituelle.

« Dans le monde de l’action il y a la vie et la mort et au-delà des films il n’existe pas de zombies comme voie du milieu... et le Christ accueille de la même façon les vertueux et les pécheurs, mais Il rejette les tièdes. Ne laisse donc pas la vie le tourner autour; toi, entre dans le monde, affronte-le par le témoignage de l’Amour qui te conduira à laisser de côté les « mais », les « si », les « peut-être » et n’importe quel autre compromis…. « Que vos paroles soient oui, oui ; non, non ; tout le reste vient du Malin ».


SOMMES-NOUS EN PAIX ?

« Paix » est un mot sur lequel, comme nous le savons, l’humanité fait converger d’infinies aspirations, des promesses et des espoirs.
Pour vous aider à réfléchir sur la paix, je vous parle aujourd’hui d’un discours publié dans le volume II du livre « Ascoltando il Maestro » .
Il s'agit d'un enseignement où Swami Roberto nous amène à réfléchir sur le fait que la « paix » est aussi, trop souvent, un mot mal compris … et souvent remis en question de manière égocentrique par nombre de personnes qui visent surtout à être laissées « en paix ».
Swami dit:

« Certains comprennent la paix comme la condition dans laquelle on arrive à être en harmonie avec soi-même, mais seulement dans le sens de faire en sorte qu’on se sente bien dans son corps . »

« Une personne pense presque toujours être en paix quand elle est en bonne santé, qu’elle se sent sereine et que ses besoins sont satisfaits… et peut-être qu’elle ne désire même pas beaucoup de choses parce qu’elle se contente du peu dont on a besoin pour vivre avec dignité et pense ainsi être en règle ».

Les paroles du Maître mettent en évidence que la paix, dans le sens spirituel du mot, ne peut être associée à l’état de calme où on se réfugie pour éviter les souffrances et les soucis. Viser au calme personnel ne signifie pas encore qu’on veut la Paix, celle qui est vraie et divine, qui caractérise les hommes et les femmes de Dieu.
En effet le Maître parle de la paix comme de :

« …l’état de l’équilibre de l’esprit et de l’âme. »

et pour l’atteindre, dit Swami…

« c’est bien de travailler à l’intérieur de soi pour s’exercer afin d’atteindre son équilibre, à travers lequel s’ouvre grand la porte qui permet à la paix de s’emparer de vous… »...

les paroles du Maître conduisent à un concept de paix qui concerne la responsabilité spirituelle de l’individu et qui part de l’édification d’un équilibre intérieur sans lequel il est impossible d’apporter dans le monde des pensées, des paroles et des actions de paix authentique.
Dans cette perspective vivent comme des constructeurs de paix seuls ceux qui ne se contentent pas d’un armistice intéressé avec leurs désirs égoïstes (parmi lesquels aussi celui de n’être dérangé par rien), mais qui cherchent beaucoup plus : la pleine réponse aux insistances de leur Soi, qui leur rappelle de respecter totalement leur responsabilité d’êtres spirituels, nés pour aimer.
La paix donc – ajoute Swami – comme le fruit d’une volonté précise, qui refuse les compromis et construit son unique expression digne en partant des fondements indispensables : la loyale bataille intérieure contre ses limites, afin de croître dans la capacité d’aimer son prochain.

« La paix est béatitude et vous pouvez la conquérir seulement si vous êtes à même de vous discipliner en conduisant avec persévérance votre “guerre sainte” intérieure. »
« Sachez que la paix dont je vous parle ne vous conduit pas loin du monde, elle n’est pas un synonyme d’évasion mentale, et encore moins une fuite de la réalité de vos devoirs dans la société et en famille. »

Le Maître esquisse les contours de la Paix… celle avec un P majuscule… et il explique comme elle doit absolument passer à travers le renoncement à une attrayante paix personnelle, en faveur d’un élan altruiste envers les autres… en famille… dans la société où on vit.
En effet – souligne Swami – la Paix n’est pas la paix que recherchent et défendent jalousement les « évadés de la société », c’est-à-dire ceux qui se réfugient dans une réalité ouatée, exempte de douleurs, de souffrance et des requêtes désagréables que le prochain pourrait leur présenter.
Le Maître affirme…

« Personne, savez-vous, ne peut dire qu’il est vraiment en paix si en même temps il n’est pas sensible aux exigences du prochain et de l’environnement ».

« Je ne répéterai jamais assez qu’on ne peut faire de différences entre l’amour envers Dieu et celui envers le prochain, sinon cela serait comme penser que l’eau dans le verre est différente de l’eau de la bouteille qui l’a rempli. »

Swami Roberto prend par la main ceux qui veulent s’abreuver à la source de sa pensée spirituelle et il explique que la Paix, la vraie, ne peut pas ne pas palpiter d’altruisme, de partage et de la volonté de permettre aux autres aussi de bénéficier le plus possible des valeurs humaines et spirituelles que le monde veut nier à tout prix...
C’est alors que la recherche et la construction de la Paix exigent non pas le calme, mais la lutte de ceux qui veulent vivre leur vie spirituelle dans l’équilibre, mais aussi avec fermeté, étant conscients que l’Amour pour Dieu ne peut être compris comme une dévotion théorique à adresser à une entité abstraite.
L’amour qui oublie les êtres humains avec lesquels on partage son expérience de vie n’est pas Amour véritable pour le Seigneur. Comme si le Christ, loué et invoqué, n’était pas présent aussi en chacun des frères et en chacune des sœurs qui sont le banc d’essai concret où mettre à l’épreuve toute volonté d’aimer…
Et celui qui aime vraiment le prochain – nous fait comprendre Swami – comment peut-il rester passivement « en paix » devant la douleur, la désolation, la solitude et la résignation de beaucoup de personnes ?
La vraie Paix est l’équilibre et la présence divine qui fortifient les cœurs de ceux qui, jour après jour, mènent une lutte non violente mais déterminée pour construire la concorde et la fraternité et pour écouter les cris d’aide.

« Vous tous, vraiment tous, si seulement vous le voulez… et j’espère même que vous le désirez … vous pouvez alléger le fardeau de quelqu’un d’autre et c’est là le premier pas pour commencer à construire la paix pour le prochain et pour vous-mêmes. ».

C’est là la paix divine, l’expression de l’esprit qui aime et qui se donne aux autres… malgré tout. C’est là la marche de la paix que chaque personne est appelée à parcourir avec des actions concrètes de charité envers les autres, en s’efforçant constamment de se soustraire à l’attrayante tranquillité qui est la « paix des ennuis »… à savoir la paix de ceux qui sont morts à l’intérieur.
C’est seulement en acceptant ce défi sans quartier contre son égoïsme qu’il est possible de faire siennes les paroles du Maître et de prier en disant :

« Seigneur, donne-moi la grâce d’atteindre l’équilibre intérieur, afin d’accueillir pleinement ta paix en devenant un instrument de paix pour tous… »

P.S. J’avais écrit cette réflexion depuis peu de jours, quand j’ai écouté Swami Roberto qui prononçait des paroles qui – je m’en suis aperçu après – sont la conclusion parfaite de ma réflexion :

« On ne pourra jamais parler de paix tant que le monde n’aura pas atteint une conscience écologique élevée. On ne pourra donc parler de paix, si dans la paix on n’intègre pas nos frères les animaux qui ne vivent pas en paix parce qu’ils sont les victimes de la violence et de l’insensibilité humaines. »




MARGINALISATION

L’enseignement de Swami Roberto dont je vous parle aujourd’hui (« Marginalisation », tiré du livre Ascoltando il Maestro vol. II p. 130) vous fait explorer les landes désolées d’un phénomène humain aussi ignoble que largement enraciné.
De bien des manières différentes, qu’on s’en rende compte ou non, pour la plupart des gens il est très facile de faire des discriminations envers le prochain à cause d’une tendance raciste qui fondamentalement, comme le Maître le dit, est engendrée par la peur de « se sentir inférieur par rapport à celui qui ne nous ressemble pas… par rapport au prétendu "étranger"… » c'est-à-dire envers celui qui, par sa différence, menace de mettre en danger les certitudes et les avantages acquis.
Les paroles de Swami vous guident vers une vaste exploration de cette terrible plaie sociale, dont le Maître vous fait observer même les aspects que normalement on ne regarde pas, comme celui qui est décrit dans une métaphore très éloquente :

« Le racisme est vraiment comme un virus qui peut avoir des temps d’incubation même très longs, au sens où beaucoup de personnes en sont affectées même si elles ne le montrent pas… seulement parce que les conditions pour le manifester clairement n’ont pas encore eu lieu. »

On ne peut que frémir à l’idée que les vents terribles de la discrimination et de la haine raciales qui bouleversent la vie de beaucoup de personnes et de peuples, ne sont que la manifestation partiale de quelque chose de souterrain bien plus profond. Pourtant, en suivant les paroles de Swami, on arrive justement à réfléchir sur cette réalité pénible, constituée de beaucoup d’âmes théoriquement vertueuses, qui se contredisent dès que la présence d’une personne « différente » entre concrètement dans leur vie.
Un autre aspect insidieux de ce problème multiforme se cache dans un espace normalement « invisible » ; le Maître le met en lumière en soulignant que :

« Bien qu’il puisse exister des lois civiles qui justement condamnent le racisme et des lois morales qui de la même manière enseignent la tolérance, rappelez-vous que c’est seulement le plein respect de la dignité humaine qui peut établir le triomphe de la fraternité et la défaite définitive de toute forme de ségrégation. ».

Il existe en effet aussi une forme de racisme très difficile à découvrir et à combattre, qui s’insinue dans la distance comprise entre la moralité et la spiritualité.
Le fait d’adhérer à de nobles principes moraux, en les pratiquant peut-être par éducation, par convenance ou bien aussi par peur du châtiment divin, ne signifie pas encore avoir construit en soi-même une vraie noblesse d’âme, qui est le fruit de la conscience intérieure indispensable à chacun pour pouvoir vivre pleinement le respect pour le prochain et la fraternité, dans leur vrai sens spirituel.
C’est seulement à cette condition que les racines du racisme, privées de toute nourriture, meurent inexorablement.
Cependant il est triste de constater que peu de personnes parcourent vraiment ce chemin, également parce que la plupart des doctrines religieuses contribuent à créer les murs théologiques et culturels qui engendrent automatiquement la discrimination.
Au fond, il suffirait de comprendre que, comme le dit Swami :

« Le Seigneur est le Père de tous, au-dessus de toute religion et à ses yeux personne n’est plus ou moins important, parce que n’importe quelle personne en n’importe quel lieu de la Terre est pour Lui vraiment unique et irremplaçable. »

Devant cette simple vérité, que certains diront « enfantine », on démasque beaucoup de fausses intentions de lutte contre le racisme, agitées par ceux qui d’un côté prêchent la fraternité et le respect et de l’autre enseignent que le fidèle « différent » d’eux ne peut être sauvé.
Bien loin de cette contradictoire « morale à double face », qui flotte entre la tolérance et l’intolérance, Swami rappelle à tous que, pour désamorcer la mèche toujours allumée du racisme :

« il est nécessaire de se redécouvrir frères et sœurs du monde entier, parce que si on est vraiment conscient que Dieu est en chaque être vivant, on ne peut pas L’insulter au moment où Il «  met » ses vêtements noirs ou jaunes, en Le reconnaissant seulement quand Il s’habille en blanc. ».
 





PARDONNE-TOI TOI-MÊME

“Pardonne-toi toi-même” est le titre que nous, les Ramia, avons donné au discours de Swami Roberto (publié dans le volume II du livre « Ascoltando il Maestro ») dont je vous parle aujourd'hui.
Déjà le titre, qui invite à se pardonner à soi-même, annonce un enseignement où le Maitre aborde la question du pardon en renversant les termes habituels avec lesquels on aborde le sujet.
Swami dit:

« Dans l’absolu le Pardon divin est la possibilité qui est donnée à chacun de reconquérir l’Eternité. Le Seigneur Miséricordieux est Juste… et, en vertu de sa Justice Parfaite, Il « veut » que tout soit réparé. Certes !... si la liberté de payer ses dettes n’existait pas, on ne pourrait se connaître pleinement, jusqu’au fond. En somme, on resterait dans une condition imparfaite à cause des erreurs qu’on n’a pas comprises et qu’on n’a donc pas récupérées par une croissance intérieure. ».

Swami parle d’un concept spirituel très éloigné du « pardon-rémission » auquel nombre de personnes aspirent en s’adressant au Seigneur pour Lui demander un indulgent coup d’éponge qui équilibre les comptes troubles de leur passé.
Si Dieu se montrait « compréhensif » envers l’ignorance spirituelle humaine, souligne le Maître, le destin de l’humanité serait tout tracé, enfermé dans un cadre, et il ajoute :

« Si l’Omnipuissant n’ « obligeait » pas chacun à remédier aux « trous vides », c'est-à-dire à tous les manques d’amour envers soi-même, envers la vie et le prochain, sa propre limitation individuelle continuerait à être son maître. »

Swami met en évidence que la Miséricorde de Dieu ne trahit pas les êtres humains par une bonhomie complice qui les laisserait en proie à leurs limites, mais que cette Miséricorde les aide en remettant à chacun ses dettes. Ainsi, selon la Justice parfaite de la loi du karma, chaque personne est mise dans la condition correcte pour pouvoir comprendre et éventuellement remédier à un passé vécu dans l’erreur.
C’est là la seule voie qui permet aux enfants prodigues de retourner à la maison du Père en mettant fin à leurs pérégrinations humaines.
L’aide divine donc, souligne Swami, en laquelle le fidèle peut avoir confiance, ne consiste pas en une vague « remise de peine », mais en la possibilité de continuer à jouir de la vie pour pouvoir affronter les nouvelles expériences de son destin karmique, qui conduit vers des prises de conscience nouvelles, construites fondamentalement par l’être humain lui-même.

« Jusqu’à ce que votre esprit s’éveille dans la dimension éternelle après avoir terminé le cycle des naissances et des morts, les expériences karmiques sont le moyen qui permet votre évolution. Il est sûr que le Seigneur vous aide à affronter toute épreuve karmique, mais son aide sera seulement la conséquence d’une prise de conscience de vos erreurs, une prise de conscience accompagnée d’un vrai repentir qui se réalise dans la volonté concrète de réparer.
Toi seul peux donner une consistance au pardon… en te pardonnant… et ceci arrive au moment où … tu as récupéré le « vide » que tu as provoqué contre l’Amour.
Tout cela arrive grâce à la Miséricorde de Dieu qui « te pardonne » dans l’absolu mais, je le souligne à nouveau… en te permettant de te pardonner toi-même. Ainsi tu pourras être enfin libre du mal accompli seulement après l’avoir compris et karmiquement transformé en bien. »


Les paroles de Swami conduisent donc à comprendre qu’il est réducteur d’interpréter le Pardon divin comme une initiative du Père Miséricordieux, dont l’homme ne serait qu’un simple destinataire.
Le Maître enseigne qu’en réalité chacun est appelé à devenir le co-auteur de ce Pardon qu’on ne doit pas comprendre comme un acte unilatéral de Dieu, mais comme un moment de communion de l’être humain avec la Divine Miséricorde, qui Aime toujours.

« Toi seul peux donner une consistance au pardon… en te pardonnant » - dit Swami – en exhortant chacun à vivre activement, en protagoniste, son rapport avec Dieu, avec la volonté d’annuler le mal qu’il a fait à travers une action réparatrice d’Amour, le fruit d’une mentalité renouvelée.
Voilà le Pardon comme action concertée de Dieu et du croyant qui, étant conscient des erreurs commises, converge vers le Suprême Amour « en se pardonnant » de fait, le mal qu’il a accompli, c'est-à-dire en réparant par le bien mis en pratique concrètement.
Swami ajoute :

« L’Amour de Dieu, tellement immense qu’il vous permet de vous « racheter »… non seulement à travers sa « rémission » comme réponse à votre sincère contrition… mais encore plus, et c’est là la grande merveille, en permettant à chacun de se pardonner lui-même !»

Pensez à combien de personnes, en considérant le concept d’un Dieu qui peut être aussi un « Dieu qui punit », se posent la question angoissante « Dieu me pardonnera-t-il ? ». Avec ce point d’interrogation on fait une insulte à la Divine Miséricorde, parce qu’une personne qui doute de pouvoir être pardonnée par Dieu, attribue au Père Eternel une limite qui est le propre de la nature humaine. En effet, comment l’Amour parfait du Miséricordieux pourrait-il se nier devant une demande d’aide sincère?
En réalité aucun mal humain ne peut être si grand qu’il efface l’Amour de Dieu, auquel rien ni personne ne peuvent empêcher d’être ce qu’Il Est toujours : Amour Eternel.
Dieu donc pardonne toujours, c'est-à-dire Il aime sans conditions, en laissant toujours à l’être humain la possibilité de remédier à ses péchés. Mais cela dépend seulement de nous de prendre la main tendue avec laquelle Il nous aide à nous soulever… si nous le voulons… et seulement si nous le voulons.


BONNE VOLONTÉ

Lire l'enseignement “Bonne Volonté” (Tiré du livre « Ascoltando il Maestro », vol. II p. 124) signifie se faire guider par Swami Roberto dans l’exploration de la dimension de la volonté humaine.
Le Maître introduit son enseignement ainsi :

«Quelqu’un dit : “J’ai peu de volonté” : Sachez que cette affirmation n’est pas correcte, puisque il n’existe pas de volonté petite ou faible, mais il existe seulement la volonté. C’est comme quand on affirme : le soleil est fatigué, malade, faible, … c’est une façon de parler, mais c’est inexact, parce qu’évidemment derrière les nuages le soleil est puissant, toujours ! »

Comme d’habitude les paroles de Swami font s’écrouler les murs de tant de justifications possibles et elles mettent en lumière le fait que les hauts et les bas de nombreuses volontés humaines dépendent des compromis qu’on est disposé à faire avec ses désirs égoïstes.
Swami dit en effet :

« La volonté humaine est forte quand on poursuit des idéaux qui gratifient l’amour-propre, alors qu’au contraire elle est plus faible quand il faut “l’extraire” selon les conseils de la conscience, qui ne coïncident pas toujours avec ce qui est confortable. ».

Cette volonté est le symptôme de l’état de fragilité spirituelle où se trouvent bien des personnes qui, devant les épreuves de la vie, trouvent des alibis infinis pour justifier leurs difficultés et leurs échecs en refusant de rapporter à la responsabilité individuelle les lacunes d’une volonté qui, comme Swami le souligne, “est pratiquement le caractère, l’épine dorsale de ta spiritualité”.

« Vous – ajoute le Maître - engagez-vous à pratiquer la “gymnastique” indispensable pour augmenter la puissance de la bonne volonté, de sorte que vous ne vous rendrez jamais face aux difficultés et vous ne permettrez pas à vos instincts de colère ou à la résignation d’avoir le dessus sur vous. Si vous ne voulez baisser la tête devant personne, avant tout vous ne devez pas vous incliner devant vos vices et vos misères intérieures. ».

Dans la seconde partie de son enseignement Swami dresse un panorama complètement différent, où il montre le raccourci à travers lequel le vouloir humain peut s’élever, en instaurant une sorte de symbiose avec la Volonté Parfaite de Dieu.
Il s’agit d’un parcours qui ne commence pas par la question « Quelle est la volonté de Dieu ? », c'est-à-dire de la question habituelle et spontanée pour laquelle la petitesse de l’intellect humain exclut des réponses vraiment dignes de foi.
Le Maître dit :

« Penses-y : tu ne peux jamais être sûr de faire la Volonté de Dieu parce que tu ne La connais pas…»
« Comment peux-tu donc penser emprisonner la Volonté de Dieu dans tes schémas très limités ?... »
« …c’est bien d’observer la question d’un autre point de vue : laisse de côté le fait de vouloir savoir ce que le Seigneur voudra de toi dans le futur et commence au contraire à travailler dans ton âme pour avoir un cœur doux, constamment prêt à L’accueillir… c'est-à-dire à comprendre qu’Il est toujours en toi.
Vois comme c’est beau : pouvoir être ainsi la Volonté même de Dieu quand tu es son instrument et son moyen à travers ta ”volonté de vouloir” t’abandonner à Lui. »

Swami Roberto montre ainsi la voie pour prendre l’ “ascenseur” grâce auquel la volonté humaine s’élève vers les cieux de la perfection, qui s’approchent quand on est à même de concentrer ses efforts pour abattre quotidiennement les barrières intérieures qui séparent de Dieu.
Alors, en communion avec le Ciel, rien n’est impossible pour la Volonté humaine qui, enfin sortie de sa léthargie, peut montrer et se montrer à elle-même que… “vouloir c’est pouvoir !”  »


SAVOIR ÉCOUTER

L’enseignement de Swami Roberto dont je vous parle aujourd’hui (« Savoir écouter », Tiré du livre «  Ascoltando il Maestro » 2ème vol.), prend en considération l’un des principes spirituels qui sont généralement les plus connus et les moins pratiqués par les êtres humains : « Ne juge pas ».
Dans chaque personne le jugement, compris comme faculté d’évaluer et de discerner, est une caractéristique innée et en tant que telle, elle ne doit pas être refusée, mais au contraire cultivée et affinée.
Le problème spirituel naît cependant au moment où cette faculté est employée pour juger son prochain par des sentences définitives et sans appel qui, au-delà de tout, ne tiennent pas compte de la faillibilité de celui qui les émet.
En effet comme le Maître le met en évidence :

«Celui qui juge est esclave des apparences, et il est lié d’une manière erronée à sa raison influencée par de faillibles opinions subjectives.»

«Bien que vous réussissiez en effet à être objectifs dans vos appréciations à l’égard des autres, vous ne pourrez jamais lire jusqu’au fond dans l’âme d’autrui et vous ne posséderez donc jamais la certitude que votre jugement soit absolument parfait.»

Il est évident que toute personne ne peut juger que « humainement  » c’est-à-dire d’une manière limitative, voilà pourquoi personne n’a le droit de « jeter la pierre » sur le condamné de service, ou sur celui qui paraît à ses yeux coupable.
En outre le Maître ajoute :

«Le fait de “ne pas juger” comprend aussi la capacité de savoir accueillir la vérité d’où qu’elle vienne, peut-être justement d’une personne qui pourrait être considérée comme pire que les autres.»

«si Dieu le veut, vous pouvez apprendre la vérité même d’un malfaiteur… certes, vraiment de tous, à la limite même d’un détenu qui “en a fait de toutes les couleurs”.
Imposez-vous à vous -mêmes de regarder toujours la substance de ce qu’on vous dit sans tenir compte de l’idée que vous vous faites de celui qui vous le dit…»

Il est difficile pour tous de mettre en pratique ces paroles de Swami, mais surtout pour le grand nombre de gens bien  qui trouvent indigeste l’idée que même une personne “malfamée” soit en mesure d’exprimer une vérité, et donc d’enseigner quelque chose à quelqu’un.
Et pourtant, c’est justement la vie réelle qui nous donne un très grand nombre d’exemples de personnes qui ont vécu de grandes difficultés, en se trompant beaucoup, et en mûrissant ensuite au point de pouvoir donner quelque chose d’important aux autres, justement grâce aux expériences malheureuses qu’elles avaient vécues. Ce n’est pas par hasard que c’est là le sujet des trames émouvantes de nombreux films qui touchent des spectateurs assis dans un fauteuil ; mais quand le spectacle finit, ces mêmes cœurs refusent l’idée qu’une vérité de cette forme puisse leur apparaître à eux aussi, c’est-à-dire par une personne mise en marge par la société.

«Vous continue Swami - gardez toujours votre esprit ouvert et souple… soyez capables de reconnaître la vérité sous quelque forme qu’elle se présente à vous et vous ne tomberez jamais victimes du préjugé. Apprenez à analyser le contenu du message, au lieu de faire très attention à la manière avec laquelle on vous le dit, ce dont vous vous offensez souvent. Faites un trésor de la vérité, toujours… même si elle est annoncée par une personne qui ne vous plaît pas. Aimez la liberté et souvenez-vous que l’Esprit-Saint peut vous faire toucher la Vérité même à travers les derniers, ceux que vous considérez comme ignorants ou que vous ne considérez pas comme dignes… enfin de la manière ou par le moyen auquel on s’attend le moins.»

Désormais, il faut être vraiment des martiens pour regarder la substance des choses plutôt que les étiquettes. La société-marketing où nous vivons n’accepte en effet pas d’exceptions à ses règles étouffantes : toute chose ne vaut que quand elle a le juste attrait.
Ainsi, un très grand nombre de personnes se mettent dans tous leurs états face aux “plaisanteries” de la vérité, qui aime parfois se déguiser, en se présentant sous des formes difficilement reconnaissables, pour enseigner justement la capacité de la reconnaître au-delà des apparences trompeuses. Et c’est justement là l’école divine qui aide à devenir de fins connaisseurs en mesure de reconnaître l’œuvre de valeur même quand elle se mélange à mille babioles.
De toute façon, les pièges cachés parmi les plis du préjugé sont vraiment nombreux et les paroles de Swami conduisent à en découvrir une autre vraiment dangereuse :

«On commet souvent une erreur très grave, comme le fait de juger quelqu’un en fonction de la façon dont nous l’avions connu dans le passé, sans considérer ses changements éventuels.»

Celui qui a l’habitude de juger les personnes, en classe beaucoup dans la rubrique “repris de justice”, c’est-à-dire “jugés à priori” comme des “voyous”, abstraction faite de leur conduite effective. Avec ce filtre, il est impossible de s’apercevoir de quelque changement, et ainsi on reste accroché au passé, en annulant au contraire la signification de ce qui est ou de ce qui pourra être.
Celui qui s’engage dans ce chemin finit par vivre une fausse existence, figée sur des préjugés très éloignés de la réalité, dans une spirale qui amène inévitablement à “momifier” sa propre vie… et celle des autres aussi.
Surtout, comme le souligne le Maître :

«Souvent, justement ceux qui sont incohérents avec insouciance dans le fait de mettre en œuvre leurs bonnes résolutions, au contraire se révèlent même intransigeants dans le fait d’être à tout prix “cohérents” avec leurs préjugés précédents.».


C’est justement là la moquerie qui est perpétrée au détriment de la fidélité : la majorité ne réussit pas à pratiquer la vertu spirituelle de la cohérence avec les valeurs de l’existence, tandis qu’elle n’a aucune peine à se montrer “fidèle” aux vices et en général aux aspects les moins nobles de leur humanité.
Pour cela, les préjugés se multiplient en beaucoup de personnes qui… tout simplement… préfèrent “immortaliser” leur prochain ainsi comme elles l’ont connu… jugé… sans devoir remettre tout en cause.
En effet il est très pénible d’affronter à visage découvert la réalité pour constater, pour accueillir les changements, et pour vivre avec plénitude l’existence dans la capacité constante de se renouveler et de se repentir si nécessaire.
Mais, comme le souligne le Maître :

«Celui qui se consacre à la vérité n’a jamais peur de la comparaison, des questions, du renouvellement…ni ne craint de manifester sa réflexion face à une réalité qui change, ou dont il a une meilleure compréhension. Ceux qui ne sont pas en mesure de “mettre à jour” leurs convictions devant la progression dynamique de la vie, qui est une nouveauté continuelle avec son changement incessant, démontrent qu’ils ont choisi de se limiter à “survivre”… au lieu de s’immerger complètement, activement, dans la transformation perpétuelle de la vie même. Ceci vaut aussi par rapport à des situations de son propre passé, qui pour beaucoup créent de l’angoisse à cause de sentiments déchirants de culpabilité qui empêchent de “tourner la page” et d’affronter l’avenir avec une confiance renouvelée.»

«Accueillez toujours en vous le vent du renouvellement, qui amplifie la vie intérieure en rendant plus belle votre journée…et en priant ensemble avec dévotion, demandez au Seigneur qu’Il vous aide à réaliser les paroles de cette chanson “Toi qui rends nouvelles toutes les choses, fais qu’aujourd’hui nous devenions nouveaux comme Toi…. Et, quand je me sens un raté, permets-moi de recommencer, donne-moi un cœur neuf qui soit capable d’aimer".»




DE L'IRRÉEL AU RÉEL

Tout le monde sait, au moins pour l’avoir entendu dire, qu’on ne doit pas se laisser duper par l’apparence des choses, mais qu’il faut faire tout son possible pour chercher l’essence... de sa vie et de tout ce qui en fait partie.
Dans le discours dont je vous parle aujourd’hui (De l’Irréel au Réel, vol. 2 Ascoltando il Maestro, p. 302), Swami Roberto explique les aspects et les pièges de ce défi existentiel très difficile pour beaucoup de personnes.

« Rappelez-vous toujoursdit le Maître - - que quand vous célébrez la prière : ˝ Seigneur, conduis-moi de l’irréel au Réel, vous prononcez des paroles qui signifient pratiquement : Seigneur, aide-moi à entrer dans l’essence et à ne pas m’arrêter à l’apparence. ».

Il s’agit d’un débat qui touche tous les aspects de la vie humaine, mais qui acquiert une importance particulière sur le plan de l’expérience religieuse individuelle. Ici l’apparence propose une grande variété de pièges insidieux, sous la forme de parcours illusoires qui promettent des conquêtes faciles à obtenir à travers des imitations maladroites de la dévotion.
Ainsi l’irréalité réussit à capturer des foules de croyants peu enclines à la cohérence et au courage que demande la vraie spiritualité.

« Beaucoup de fidèlesdit le Maîtredemandent seulement à être aidés pour leurs problèmes et ils s’attendent à obtenir une grâce. Mais ils s’arrêtent là, ils ne vont pas toujours au-delà, ils n’atteignent pas des plans de conscience et des buts spirituels supérieurs… et ils risquent ainsi, s’ils n’obtiennent pas de Dieu les grâces espérées, de perdre ce qu’ils pensaient être la foi. ».

Ces croyants, pour ainsi dire, “pragmatiques” ont une conception utilitariste de Dieu, en fonction de laquelle ils interprètent leur vie religieuse comme si c’était une police d’assurance contre les risques et les maladies. C’est là une des grandes routes à travers lesquelles beaucoup de formes tordues de foi s’enracinent dans les âmes incapables de résister aux flatteries de l’opportunisme, l’inspirateur sournois de l’illusion collective de l’apparence.
Pour faire disparaître cette sorte d’enchantement, on doit être disposé à accueillir la Voix désagréable de la Réalité qui dénonce toute forme d’ignorance spirituelle en brisant les contradictions, les compromis et les lieux communs.
Cette Voix est familière à ceux qui aiment fréquenter les Centres d’Anima Universale, les écoles de l’esprit où les paroles du Maître empêchent l’apparence irréelle d’usurper le Royaume de la Vérité intérieure.
« Le Maître spirituel - souligne Swami Roberto - n’ est indispensable et authentique que quand il t’enseigne la Connaissance, c'est-à-dire la Voie qui te permet de marcher sur tes jambes, sans dépendre du guru… pour dépendre au contraire d’une foi en Dieu mûre et de ta conscience enfin adulte et élevée ».
Ceci arrive à ceux qui, à Anima Universale, apprennent à s’abreuver à la Source de la Réalité.



TRAVAUX  
EN COURS


Durant ma jeunesse, j'interprétais l’humilité comme une sorte de concept de « profil bas » à adopter dans beaucoup de situations où il me semblait opportun d'éviter de me mettre en évidence pour ne pas paraître orgueilleux et hautain.
Ensuite, l'école spirituelle de Swami Roberto m'a permis de démolir le rassurant cliché d’humilité que je m’étais construit jusque-là.
Souvent... me reviennent à l'esprit certaines parties des enseignements de Swami qui ont accompagné mes « travaux en cours », et aujourd'hui, je les relis avec vous.

« Priez ainsi : “Seigneur, éloigne de moi l’esprit de la fausse humilité”. »
« Vous allez vous demander quelle est cette humilité non authentique…
Faites attention parce que, comme il arrive souvent, dans ce cas aussi les apparences sont trompeuses … et de beaucoup !
Peut-être confondez-vous l‘humilité avec la soumission, ou avec une modestie sociale de manuel de savoir-vivre…
Pensez-vous que vous mettre au dernier rang soit un geste humble ?
Ne pourrait-ce pas être au contraire, le plus souvent, un choix de facilité pour vous de n’assumer aucune responsabilité ?
Vous pourriez aussi penser qu’est humble celui qui semble vêtu avec simplicité, de vêtements vieux et rapiécés … alors que vous avez peut-être affaire à un milliardaire gravement malade d’avarice.
Voyez-vous… malheureusement un très grand nombre de personnes ont été endoctrinées pour croire que l’humilité est comme une «tenue de circonstance », la conduite extérieure « à l’égard de… », plutôt qu’une manière d’être qui naît de l’intériorité.
Alors, que votre humilité ne soit jamais plus une humilité de façade, ce qui vous conduirait à la fin à penser égoïstement seulement à vous-mêmes, ou dans d’autres cas à pleurer sur vous-mêmes.
Soyez authentiquement humbles, en commençant par ne pas vous sentir des « dieu le père », plutôt que de « faire les humbles » et d’afficher ensuite la prétention d’avoir toujours raison.
Qui est vraiment humble ne sait pas qu’il l’est…
Donc n’est jamais humble celui qui joue ce rôle pour divers motifs, même psychologiques…Ni ne l’est généralement celui qui se définit ainsi.
L’humilité consiste à être vrai. Tout le reste est représentation. »
[Tiré du livre (en italien) « Ascoltando il Maestro, vol 1, p.199]

« Mais Je te demande : est-il plus facile d’être humble parce que tu mortifies extérieurement ton propre « moi » pour que tous puissent te juger serviable, aimable, pauvre et donc humble... ou bien se pourrait-il que soit vraiment humble celui qui au contraire, bien que n’ayant pas nécessairement ces qualités standards requises, est disposé à se regarder si profondément dans sa conscience qu’il découvre ses immondices pour les combattre, mourant jour après jour à son confort intérieur (que sont justement ses opinions et ses convictions à lui, bien plus enracinées que le confort matériel), en silence, sans être applaudi par quiconque, et en étant capable de se transformer en faisant naître en soi l’homme nouveau ?
N’est pas humble celui qui, tout en se reconnaissant pécheur, ne fait rien pour s’affronter intérieurement lui-même, mais préfère décharger sa conscience, en confessant peut-être à un autre ses péchés, ou qui préfère marcher nu-pieds, plutôt que se changer lui-même.
Rappelle-toi que se regarder dans le miroir de sa propre conscience fait vraiment trembler ! »
[Tiré du livre (en italien) « Ascoltando il Maestro, vol 1, p.259]


« L’humilité, en tant qu’aspect de la dévotion qui vous élève vers Dieu, consiste dans le fait d’avoir du respect pour les autres… pour les personnes âgées, pour les sages, pour ceux qui en savent plus que vous et pas seulement. En faisant ainsi, vous êtes humbles même si vous vous présentez vêtus d’or, tandis que si vous ne respectez pas votre prochain, vous pouvez même être vêtus de haillons ou voyager pieds nus, de toute façon vous n’êtes rien. C'est pourquoi la première règle de l’humilité est justement d’avoir de la compréhension envers tous, et de nourrir beaucoup de respect pour les autres.
Ensuite, en s’élevant, on s’aperçoit que par humilité on entend avant tout avoir du respect pour soi-même… autrement on se fait du mal tout seul et par conséquent on ne peut pas non plus avoir du respect envers ceux qui sont à nos côtés. »
]Tiré du livre (en italien) « Ascoltando il Maestro, vol 2, p.265]

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